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Menace biologique

(ASP) - Un ancien militaire soviétique qui a passé sa vie à travailler au développement d'armes biologique lance un signal d'alarme à propos des... armes biologiques. Dans une entrevue au quotidien britannique Daily Telegraph, Ken Alibek énumère quelques scénarios d'horreur qui relèvent bien plus du roman à suspense que du roman de science-fiction.

Par exemple, un contenant d'anthrax abandonné dans le métro de New York. Ou un avion infecté par la variole qui se poserait dans un aéroport international, en plein coeur du territoire américain: rien de plus facile pour un terroriste vacciné contre la variole -un virus aujourd'hui éradiqué- de le répandre, à l'insu de tous, dans la cabine d'un Boeing 747. "Avant que l'avion n'atterrisse à New York, chaque passager serait devenu une arme biologique." Et en moins de 24 heures, les occupants de l'avion, ignorants de la menace dont ils seraient porteurs -la période d'incubation de la variole varie de deux à 14 jours- se seraient dispersés aux quatre coins du pays. Les hôpitaux seraient rapidement submergés.

Jusqu'en 1992, Ken Alibek était à la tête de Biopreparat, le plus grand fabricant d'armes biologiques au monde, créé en 1974 dans la ville de Stepnagorsk, au sein de ce qui est aujourd'hui la république du Kazakhstan. La plus grande "réalisation" de ce laboratoire tenu ultra-secret jusqu'à la fin, était une souche du virus de l'anthrax, développée à la fin des années 80, plus virulente, affirme Alibek, que les souches naturelles -l'anthrax est un virus qui existe dans la nature, mais ne s'attaque habituellement qu'aux bovins.

Le Dr Alibek, 47 ans, a émigré aux Etats-Unis grâce à l'aide... de la CIA, alors que l'URSS achevait de s'effondrer. Un de ses collègues, également haut-placé dans ce laboratoire, avait fait défection en Grande-Bretagne en 1989. Tous deux laisseront à la postérité des histoires terrifiantes, que relate le Daily Telegraph dans son reportage, telle que l'agonie de ce scientifique soviétique accidentellement contaminé par une souche créée en laboratoire du virus Marbourg.

Sur les milliers de scientifiques qui ont travaillé sous ses ordres pendant plus d'une décennie, Alibek se dit convaincu que certains ont émigré dans des pays arabes, tels que l'Iran et l'Irak. Cette hypothèse revient régulièrement sur le tapis depuis 1991, mais n'a jamais pu être étayée.


Les soeurs de l'Alzheimer

(ASP) - On appelle ça "The Nun Study" -l'étude des bonnes soeurs. Ca se poursuit depuis quelques années, tous les réseaux de télé américain y ont consacré au moins un reportage, et déjà, ces religieuses ont été le sujet de plus de 20 articles scientifiques sur le vieillissement, la dégénérescence des cellules du cerveau et surtout, l'Alzheimer.

Qu'est-ce qui explique, par exemple, que telle bonne soeur, décédée à 86 ans, ait révélé à l'autopsie un cerveau littéralement rongé par l'Alzheimer... alors que jusqu'à ses derniers jours, elle avait conservé toute la lucidité et aucune perte de mémoire?

Il faut dire qu'avec l'Ordre des Soeurs de Notre-Dame, dont les membres sont dispersées dans quelques maisons à travers les Etats-Unis, les chercheurs du Centre Sanders-Brown sur le vieillissement ont sous la main le groupe-témoin parfait: près de 700 personnes qui ont toutes vécu dans le même environnement pendant la majeure partie de leur vie, et pour lesquelles on dispose de dossiers médicaux scrupuleusement tenus. Et un portrait de cette terrible maladie commence à se dégager: il semble qu'elle n'agisse pas seule. Le mal peut être présent -le gène de l'Alzheimer peut être détecté, les "marqueurs" aussi- mais le tout peut demeurer endormi, si la personne n'a jamais eu de problèmes cardiaques. Avec l'aide de Dieu...


Vélos high-tech

(ASP) - La différence entre le cycliste qui décrochera la médaille d'or aux prochains Jeux Olympiques et celui qui devra se contenter de la deuxième place? La taille de son dérailleur.

L'industrie est à ce point engagée dans une course contre la montre -sans jeu de mot- pour fabriquer les vélos de compétition les plus légers possible, que chaque partie de "l'engin" devient chaque année plus petite. Pour l'ingénieur britannique Stuart Burgess toutefois, auquel le New Scientist consacre un reportage dans sa dernière édition, des tests ont démontré que c'était là une fausse piste. Des pignons plus gros -le pignon est cette roue dentelée où passe la chaîne- se révéleraient plus efficaces, parce qu'ils réduisent la friction sur la chaîne ce qui, au bout du compte, compense l'augmentation de poids.

Et pour ceux qui douteraient encore que le cyclisme soit devenu une science, Burgess a pour vous des calculs incroyablement précis: avec un pignon deux fois plus gros, l'augmentation de la performance serait, sur 40 kilomètres, d'exactement six secondes. Pas grand-chose, dites-vous? Pas quand on court après la médaille d'or...

 

Encore un chaînon manquant

(ASP) - Les recherches sur le chaînon manquant entre les oiseaux et les dinosaures se poursuivent: les indices s'accumulent, mais on n'a pas aussitôt pris connaissance d'une étude établissant apparemment un lien tangible, qu'une autre vient jeter par terre les espoirs. Dans la dernière édition de la revue Science, c'est à une nouvelle analyse "positive" qu'on a droit, alors que les chercheurs décrivent les restes d'un oiseau primitif découvert à Madagascar, qui vécut il y a 65 millions d'années. Le Rahana ostromi avait des ailes semblables à celles de nos oiseaux, ainsi qu'une longue queue et une longue griffe semblable à celle d'un dinosaure carnivore. Cette bestiole, bien qu'ayant vécu 80 millions d'années après le premier oiseau connu, l'Archaeoptéryx, serait néanmoins un des oiseaux les plus primitifs connus, et s'ajouterait ainsi à une liste de plus en plus longue de créatures semblant être à mi-chemin entre oiseau et dinosaure.


La Chine sur orbite

(ASP) - Les Soviétiques avaient donné à leur homme de l'espace le nom de cosmonaute. Afin de se distinguer, les Américains avaient répliqué avec le terme astronaute. Les Français, dans les années 80, avaient inventé celui de spationaute. Alors que les Chinois annoncent leur intention de mettre à leur tour un concitoyen sur orbite, on se demande si la langue permettra de les accomoder à leur tour (galaxionaute? universonaute?). Aucun détail n'a été fourni sur l'éventuelle mission spatiale chinoise habitée, qui est sur les planches à dessin depuis des années. La Chine a mis son premier satellite en orbite en 1970, et tente, avec ses fusées Longue Marche, d'offrir une alternative à coût réduit aux lanceurs américains, européens et japonais.

 

Al Gore dans Science

(ASP) - Le vendredi 13 mars, le vice-président des Etats-Unis, Al Gore, lançait une idée dont on se demandait si elle devait figurer dans la section des rêves fantaisistes ou des déclarations sans lendemain des politiciens: la Nasa, a-t-il dit, devrait étudier le développement d'un satellite capable, d'ici l'an 2000, de transmettre depuis l'espace, 24 heures sur 24, des images en direct de la Terre, lesquelles seraient transmises en direct sur Internet. Eh bien, l'idée a été reprise la semaine suivante dans la revue Science, dans un bref reportage qui donne aux amateurs davantage de détails:
l'annonce, y apprend-on, aurait pris les scientifiques par surprise, mais aussi la Nasa, obligée de définir en quatrième vitesse les coûts et les retombées d'un tel projet, sur l'éducation et la science. La suite au prochain numéro...

 

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