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Révolutions (pré)historiques

(ASP) - Dans Science cette semaine, huit articles sur le chaînon manquant... entre l'histoire et la préhistoire. Entre les premières formes d'art d'il y a 40 000 ans, les premiers pas des villes il y a 10 000 ans et les premières expériences de domestication à une époque indéterminée, un portrait général se dégage de cet état de la recherche (pré)historique: la "révolution de la préhistoire" n'en était pas une. Il y a eu au contraire une lente progression, dans certains cas étalée sur une période beaucoup plus longue qu'on ne le soupçonnait jusqu'ici.

Des fouilles récentes sur les lieux de Çatalhöyük, en Turquie, l'une des plus anciennes villes du monde avec ses 9000 ans, révèlent que pendant une longue période après "l'installation" de cette ville, les habitants ont continué à dépendre étroitement de la chasse et de la cueillette pour survivre -comme des nomades. Bref, il n'y aurait pas eu de "révolution urbaine", mais une suite de lentes transitions, résume Science.

Même chose du côté de l'agriculture: les recherches récentes tendent à contredire la vision d'une "révolution du néolithique": des plantes fossiles permettent à des archéologues de faire reculer de quelques milliers d'années les premières expériences agricoles, et dans des endroits inattendus de surcroît, comme les forêts humides d'Amérique du Sud. Mieux encore, l'équation "agricultures et villes" ne semble plus aussi solide qu'on le croyait: dans plusieurs régions, la ville n'est apparue que des milliers d'années après l'agriculture, alors qu'ailleurs, c'est le contraire.

On ne sera donc pas étonné d'apprendre que si on remonte beaucoup plus loin dans le temps, on découvre les mêmes transitions tortueuses: ainsi, à la vision traditionnelle qui faisait apparaître les premières formes d'art il y a 40 000 ans, les experts opposent maintenant des découvertes qui tendent à démontrer que des humains avaient déjà commencé à exprimer leurs sentiments par le dessin bien avant.

Faut-il s'en étonner? Quarante mille ans, c'est très long, et les traces qui en restent sont si rares, qu'il est normal qu'avec chaque nouvelle découverte, le portrait global s'en trouve modifié...

 

Le tueur de dinosaures

(ASP) - Des scientifiques affirment dans Nature avoir découvert un morceau de la météorite qui a tué les dinosaures.

Un morceau plus que modeste: il fait tout juste 2 millimètres et demi de diamètre, mais il est anormalement riche en iridium pour un caillou ramassé au fond du Pacifique. Or, l'iridium est traditionnellement associé aux météorites, mais de surcroît, les géologues ont établi depuis longtemps la présence anormalement élevée d'iridium dans les couches géologiques vieilles de 65 millions d'années -l'époque de la mort des dinosaures. Cette découverte, si elle est suivie d'autres, mettrait fin au débat sur le type d'impact -comète ou météorite- qui a entraîné la catastrophe climatique d'il y a 65 millions qui, en recouvrant la planète d'un "écran" de poussières, a fait chuter la température, fait mourir les plantes, et de là détruit la chaîne alimentaire, jusqu'aux dinosaures.

 

L'intelligence est-elle dans les pattes?

(ASP) - Le cerveau est le siège de la mémoire, de la conscience, de la personnalité, nous apprend-on dans les cours de biologie. Or, ce ne serait plus tout à fait exact dans le cas de certains animaux, vient de découvrir une équipe du Georgia Institute of Technology. Les pattes ou les pinces d'un animal pourraient être le siège d'une partie de l'intelligence de cet animal!

Les chercheurs de Georgie ont en effet étudié une espèce de crabe dont le mâle est différent de la femelle. Les deux pinces de cette dernière sont équipées de récepteurs chimiques qui lui permettent de détecter la nourriture sous le sol. Le mâle, pour sa part, n'en possède qu'un exemplaire qui est, de surcroît, beaucoup moins sensible: cela l'oblige à se contenter de la nourriture qu'il trouve à la surface.

On a donc transplanté la pince d'un crabe femelle à un mâle. Surprise: le mâle nouvellement équipé s'est mis à utiliser sa nouvelle pince de façon "féminine", en creusant le sol à la recherche de nourriture, comme s'il avait toujours agi de cette façon.

"L'organe transplanté a conservé sa fonction originale", explique le Dr Marc Weissburg au New Scientist. Mieux encore, le cerveau de ce crabe a changé exactement comme si la pince transplantée s'était chargée de le "rééduquer". Pourtant, si ce qu'on a appris en biologie est exact, c'est au cerveau que revient le privilège de donner des ordres...


Variations économiques sur le clonage

(ASP) - "Les Japonais développent un marché du clonage", titrait une discrète dépêche de l'Associated Press. Une dépêche juste assez longue pour nous rappeler que, entre patates et asperges clonées, l'exploit scientifique derrière la brebis Dolly est bien loin: les chercheurs japonais ont d'ores et déjà les deux pieds dans un monde où les fermiers et les entrepreneurs commencent à sortir les clones des laboratoires pour les envoyer dans votre assiette.

Mais il n'y a pas que les Japonais qui s'intéressent aux espèces sonnantes et trébuchantes: il y a quelques semaines seulement, on parlait d'expériences en cours sur des pommes de terres, auxquelles des savants ajoutaient un gène permettant la production d'un médicament contre le choléra; presqu'en même temps, il était question de porcs qui seraient clonés afin de servir de banques d'organes pour des humains. Et cette dernière réalisation serait le produit d'un joint venture entre les deux laboratoires, celui de l'Écosse (avec Dolly) et celui des États-Unis, qui ont réussi, en 1997 et 1998, les deux premiers clonages à partir de cellules d'animaux adultes. La transplantation d'organes, est-il besoin de le souligner, est un marché fort lucratif aux États-Unis, avec 55 000 personnes sur la liste d'attente.

D'ores et déjà, des tomages, des patates et des asperges clonées sont en vente au Japon ­suivant une technique différente de celle qui avait donné naissance à Dolly, soit l'utilisation de cellules d'embryons, une technique qui, elle, était maîtrisée depuis plusieurs années. Des orchidées clonées sont vendues par les fleuristes, et des enfants repartent à la maison avec des poissons rouges clonés. Jusqu'à l'industrie bovine nippone, qui voit dans les clonages une opportunité pour lutter contre les concurrents étrangers qui introduisent au pays du Soleil levant de la viande de boeuf à très bas prix. Le gouvernement subventionne un projet-pilote et les voix inquiètes semblent aussi peu nombreuses... qu'en Amérique du Nord.


La plus grande menace de l'an 2000

(ASP) - Vous penserez peut-être qu'on se répète, mais il est souvent utile de taper plusieurs fois sur le même clou: à en croire un groupe d'experts réunis récemment à l'Université Stanford (Californie), les armes biologiques et chimiques constituent la plus grave menace à laquelle doit dès aujourd'hui faire face notre monde. Une menace qui dépasse désormais celle des armes atomiques.

La sonnette d'alarme a déjà été tirée, avec la secte japonaise Aoum qui, il y a trois ans, a répandu du gaz sarin dans le métro de Tokyo. Une tragédie -12 morts, 5000 blessés- qui a fait prendre conscience de l'extrême facilité avec laquelle on peut désormais se procurer des armes biologiques ou chimiques. "Vous n'avez pas besoin de grandes installations, explique le chercheur Sidney Drell. Vous n'avez besoin de rien de plus que ce qu'un observateur prendrait pour une micro-brasserie".

 

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