| Semaine du 29 juin 98 |  |
En manchette cette semaine: LE KIOSQUE Notre nouvelle section:
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(ASP) - Initiative originale en France, dont nous parlions la semaine dernière: Monsieur et Madame-tout-le-monde discutent pendant deux jours avec des experts des avantages et désavantages des manipulations génétiques... Et ces 14 "non-experts" choisis par une firme de sondages, ont déposé des résolutions, comme on le leur avait demandé, au terme de leurs deux jours de débats avec autant d'experts, sur les mérites et dangers des manipulations génétiques. Faut-il ou non utiliser des aliments transgéniques dans l'alimentation? Réponse des citoyens: peut-être que oui, mais auparavant, un moratoire s'impose. Huit hommes et six femmes "représentatifs de la France profonde", écrivait le quotidien Libération. Parmi eux, un prothésiste dentaire, une employée de librairie, un étudiant en sciences politiques, une retraitée... Résultat: un face à face inédit, réjouissant, quoique pas toujours facile à suivre: un jargon par moments incompréhensible, et des lobbys du secteur des biotechnologies venus davantage pour vendre leur salade que pour informer adéquatement. Mais ces lobbys se sont retrouvés devant des profanes étonnamment bien préparés -ils ont eu droit à deux fins de semaine de formation accélérée, et ils ont manifestement fait leurs lectures- armés de questions pointues. Et des consensus se sont dégagés: les dangers semblent davantage du côté de l'environnement que de la santé publique; la France devrait se doter de moyens de contrôler l'entrée sur son territoire de ces "organismes génétiquement modifiés", en attendant qu'on en sache plus sur eux; et quant à l'information offerte aux consommateurs, tout le monde s'entend pour dire qu'elle est pratiquement inexistante. Bref, "en attendant que les conditions soient réunies, une partie du panel pense qu'un moratoire serait opportun".. Cette "partie du panel", ce sont les "non-experts". Et leur avis a d'ores et déjà été transmis au Parlement.
Viagra: et de 30! (ASP) - Trente hommes sont morts parmi les utilisateurs de Viagra, rapporte le Wall Street Journal dans son édition du lundi 29 juin, citant un rapport obtenu de l'administration américaine des aliments et drogues (FDA). Un petit total, certes, parmi les deux millions (!!!) de personnes qui ont obtenu depuis avril des prescriptions pour cette petite pilule bleue contre l'impuissance. Mais un total tout de même inquiétant. Loin de craindre toutefois que la pilule ait des effets nocifs, les autorités continuent de mettre le doigt sur ce qui constitue peut-être le bobo: une très importante proportion des utilisateurs de Viagra sont des hommes dans la cinquantaine, voire la soixantaine. Or, à cet âge, mourir d'une crise cardiaque n'est pas particulièrement rare. Spécialement après un effort aussi violent... qu'inhabituel.
Petits pas contre la tuberculose (ASP) - Les autorités américaines ont annoncé l'approbation, la semaine dernière, d'un nouveau médicament contre la tuberculose, le premier en un quart de siècle. La Priftin serait apparemment capable de ralentir la progression de la maladie, qui effectue un retour en force aux quatre coins du monde depuis le début des années 90. L'annonce intervient deux semaines après que des chercheurs français et anglais eurent annoncé avoir achevé le décodage du génome de la bactérie responsable de la tuberculose (voir la manchette du 15 juin).
Le passé enfoui du Pôle Sud (ASP) - Sous les glaces du Pôle Sud résident les secrets du réchauffement global. C'est du moins ce qu'assurent les géologues qui, la semaine dernière, ont présentés les résultats de leurs travaux de forage effectués en 1996 dans les vastes étendues désertes et glacées du continent antarctique. Ils ont notamment ramené à la surface les restes fossilisés de quinze espèces disparues il y a des millions d'années. "Pour avoir vécu ici, il faut que les eaux aient été plus chaudes..." a déclaré au cours d'une conférence de presse le chef de projet, Peter Barrett. "Ces organismes nous donnent donc des clefs sur la façon dont les changements climatiques affectent la calotte glaciaire et comment cela pourrait changer encore". Le continent antarctique est entièrement recouvert de glace, ce qui en fait la plus grande calotte glaciaire de notre planète. Une végétation le recouvrait il y a 100 millions d'années, avant que la dérive des continents ne l'entraîne vers le Sud. Le sort passé de la calotte glaciaire est d'autant plus important à connaître que de son sort futur pourrait dépendre celui de bien des régions côtières, aux quatre coins du monde: de plus en plus d'indices, depuis 10 ans, semblent démontrer que la calotte glaciaire antarctique est en train de fondre, du moins en partie; une fonte massive pourrait entraîner une hausse du niveau des eaux, partout à travers le monde. "Personne ne s'imagine, poursuit Barrett, que les calottes glaciaires vont fondre dans le prochain siècle. Mais sur une échelle de plusieurs siècles, c'est quelque chose dont nous devrions nous inquiéter.".
Réchauffement global... sur Triton (ASP) - Situé à 4 milliards 400 millions de km du Soleil, doté d'une température dépassant rarement les moins 200 degrés, Triton, une des lunes de Neptune, n'est pas exactement le genre d'endroit où on s'attendrait à parler de réchauffement global. Et pourtant, c'est bel et bien l'expression qu'emploient des chercheurs dans leur article publié dans la dernière édition de la revue Nature. Entre le passage de la sonde américaine Voyager, en 1989, et aujourd'hui, l'atmosphère aurait, selon les estimations les plus prudentes, doublé de taille -beaucoup plus vite que ce que les modèles climatiques de cette lune gelée laissaient croire. Les experts croient qu'un phénomène similaire, sans doute lié aux calottes polaires, serait à l'oeuvre sur Pluton.
(ASP) - L'équipe de l'astronome américain Geoff Marcy, encore lui, a annoncé la semaine dernière avoir détecté la présence d'une planète autour d'une étoile appelée Gliese 876, située à 15 années-lumière de nous. C'est la 10e planète dont la découverte est ainsi annoncée, et des 10, la plus près de nous. Comme les autres, il s'agirait d'une planète géante, dans ce cas-ci deux fois plus massive que Jupiter, donc une boule de gaz où toute vie serait impossible. Comme pour les autres, on n'a pas vraiment "vu" cette planète, mais détecté sa présence en raison des "oscillations" qu'elle provoque chez son étoile en lui tournant autour. La découverte a été effectuée au télescope Keck I d'Hawaïi, appartenant à un consortium France-Canada-Etats-Unis.
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