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La manne chinoise
(ASP) - La Chine limite la liberté de presse, mais
apparemment pas dans le domaine scientifique. A tel point que
les scientifiques de là-bas commencent à se plaindre
de surabondance d'information : 4294
publications scientifiques ont été officiellement
recensées, et le total réel est sans doute
plus élevé. Chaque centre de recherche, chaque
association, publie au moins un journal, mais le problème
est qu'aucune norme ne guide ces publications. Depuis le début
des années 80, résume la revue Science,
la Chine a fait des progrès fulgurants dans des domaines
tels que la paléobiologie (science des organismes préhistoriques)
ou le génie. Mais la manne d'articles qui accompagne ce
progres diminue la valeur de l'ensemble : peu de comités
pour relire et -s'il y a lieu- corriger les articles, peu de
normes pour déterminer, à l'intérieur d'une
même discipline, qui publie quoi, etc.
Par ailleurs, l'absence d'informations substantielles en anglais
sur ces articles en diminue la portée : que cela plaise
ou non, la langue internationale des scientifiques est actuellement
l'anglais, et les organismes qui se font fort de recenser le
maximum de ce qui se publie, comme l'Institute for Scientific
Information, parlent presque tous anglais. Au point où,
constate Science, " un excellent article publié
dans un journal de grande qualité en Chine pourrait avoir
un impact moindre que s'il avait été publié
dans un journal de qualité inférieure, à
l'étranger.
Entre autres pistes, il est suggéré de soumettre
les publications scientifiques chinoises à une politique
de " contrôle des naissances ". Un pas dans cette
direction vient d'être franchi avec l'attribution d'une
subvention de 6 millions de yuans à quelque 100 publications
dotées des plus hautes " notes ". Mais la recommandation
principale des auteurs de l'article de Science, qui résument
un débat en cours au plus haut niveau scientifique dans
leur pays, est de mettre des moyens en uvre pour accroître
la promotion et la distribution des journaux scientifiques chinois
à l'étranger. Pour un pays qui rassemble le sixième
de la population de la planète, ce ne serait pas un luxe...
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