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Cosmos: la fenêtre se referme

(ASP) - Les majestueux projets de téléphonie cellulaire, qui impliquent la mise en orbite de dizaines de satellites, ne font pas que des heureux. Ils créent petit à petit un écran radio autour de notre petite planète, qui l'isole de l'Univers...

"L'homme est en train de fermer les fenêtres qui permettent de regarder le cosmos." C'est ce que disent astronomes et radio-astronomes depuis des années, avec la montée en force de la "pollution lumineuse" -les lumières des villes- et surtout, avec l'arrivée d'un nouvel ennemi: les téléphones cellulaires.

En tête de liste, Iridium, cette "constellation" de 66 satellites dont les premiers sont d'ores et déjà en orbite, qui permettra aux clients de la compagnie Motorola d'utiliser leurs téléphones n'importe où sur la planète. Le problème, c'est qu'Iridium crée ainsi un ciel de plus en plus bruyant, où les quelques fréquences radio qu'avaient réussi à se réserver les radio-astronomes sont de plus en plus envahies. En dépit d'un récent accord (résumé cette semaine dans la revue Science), qui réserve aux savants des plages-horaires spécifiques, ceux-ci constatent qu'à moyen terme, ils sont en train de perdre la bataille.

Il faut savoir que les télescopes "optiques", même les plus puissants, comme Hubble, ont leurs limites: les galaxies les plus lointaines, de même qu'une majorité de phénomènes astronomiques, des nuages d'hydrogène jusqu'à la composition des étoiles en passant par les trous noirs, leur sont invisibles. Seule la radio-astronomie permet d'ouvrir des fenêtres sur la plus grande partie de l'Univers. Par conséquent, plus la technologie évolue, et plus ces fenêtres se retrouvent bouchées...

 

L'homme des glaces rentre à la maison

(ASP) - C'est la fin d'une bataille judiciaire qui durait depuis six ans, pour un homme qui dormait depuis 5300 ans: l'homme des glaces, comme on l'appelait, cet individu dans la quarantaine retrouvé gelé en 1991 dans les Alpes, exceptionnellement bien préservé, rentrera en Italie, après avoir séjourné, depuis sa découverte, en Autriche. Ce que l'homme des glaces ne savait pas lorsqu'il s'était arrêté de marcher il y a 5300 ans, pour mourir de froid et d'épuisement, c'est que cet endroit serait un jour à cheval sur une frontière mal définie...

Les conservateurs du musée de Bolzano tiennent à sa disposition un frigidaire tout neuf, en attendant son arrivée.

Alzheimer no. 1

(ASP) - Un morceau de cerveau qui est aussi un morceau d'histoire: le cerveau d'Auguste D. -une femme- le premier patient atteint d'Alzheimer jamais décrit dans la littérature médicale. Au terme d'une quête de deux ans, des chercheurs allemands ont mis la main sur des fragments de ce cerveau -ils étaient bien cachés- et ont pu ainsi confirmer que la femme de 51 ans, dont le cas avait été minutieusement décrit par un certain Dr Alzheimer à partir de son entrée à l'hôpital en 1901, avait bel et bien souffert, eh bien oui, d'Alzheimer. Ces conclusions sont décrites cette semaine dans la revue Neurogenetics. Après la mort du Dr Alzheimer, personne n'avait su ce qu'il était advenu du cerveau d'Auguste D. Comme quoi il n'y avait pas qu'Auguste D. qui perdait la mémoire...

 

Guerres américaines

(ASP) - La préhistoire des peuples nord-américains, une période pacifique? Si on croyait cela, c'est uniquement parce qu'on ne connaissait à peu près rien de cette préhistoire. C'est ce qu'ont affirmé des archéologues américains dans le cadre de leur dernier congrès annuel, à Seattle. De nouvelles analyses suggèrent qu'au contraire, les champs de bataille pour la terre ou l'eau étaient fréquents. L'organisation physique des villages, des murs, sans parler de preuves de plus en plus concluantes de massacres, tout oblige à redessiner le portrait un peu trop idyllique qu'on avait jusqu'ici des tribus qui avaient peuplé l'Amérique avant l'arrivée des Européens.

Le plus beau dinosaure du monde

(ASP) - Les chasseurs de dinosaures sont au 7e ciel, et les Italiens peuvent faire reculer leur histoire de 110 millions d'années... La revue Nature consacre rien de moins que sa Une à une charmante bestiole qui a également fait le tour du monde la semaine dernière. Faisant 30 centimètres de long, ce bébé -car il était encore en pleine croissance- fut découvert en Italie il y a plusieurs années, perdu de vue puis redécouvert par l'intermédiaire d'un particulier. Et c'est son état exceptionnel de préservation qui a fait frémir les spécialistes: un squelette presque complet, sauf pour la queue, et des fragments d'organes: le foie, le colon et l'intestin. Sur une bestiole de 110 millions d'années, c'est drôlement rare.

Cette créature à deux pattes était carnivore. Elle appartient à une espèce encore inconnue, mais présente un air de famille avec le célèbre tyrannosaure. A l'âge adulte, elle aurait mesuré jusqu'à 1 mètre 80. Bref, vous n'auriez pas aimé la croiser dans une ruelle sombre...


L'histoire (des lézards) se répète

(ASP) - C'est une vieille question qu'on ressasse depuis des décennies dans les congrès sur l'évolution des espèces: si des organismes similaires devaient recommencer leur vie dans des environnements similaires, l'évolution produirait-elle les mêmes résultats? Des biologistes se sont une fois pour toutes mis à table, et ont étudié cette question sur le terrain. Et la réponse est Oui: des petits lézards implantés sur quatre îles des Antilles ont évolué de façon tout à fait indépendante, pour conduire à des créatures étonnamment similaires.

La calotte glaciaire: ne pas confondre avec les glaçons

(ASP) - Depuis quelques années, les rapports sur une diminution dramatique de l'une ou l'autre des calottes glaciaires se multiplient, et de plus en plus d'efforts sont consacrés à comprendre leur évolution au fil des millénaires. Dans la dernière édition de Nature, ça continue: un article décrit en long et en large les variations de la couche de glace recouvrant l'Atlantique Nord au cours de la dernière déglaciation, il y a environ 15 000 ans. Ce qu'il en ressort, c'est que ces variations sont loin d'être aussi simples qu'on ne l'imagine: il ne semble pas y avoir de relation directe entre des changements climatiques -par exemple, un réchauffement- et un recul de cette couche de glace. La réalité est plus complexe que cela, rappellent les auteurs. Il ne suffit pas d'analyser le recul ou l'avance de la calotte glaciaire océanique. Il faut d'abord examiner le comportement des glaciers au même moment sur la terre ferme: par exemple, dans les îles britanniques, ou dans les Laurentides, au Québec. On se rend alors compte que le recul des glaces au Québec, par exemple, peut entraîner, mais pas nécesarement tout de suite, un recul similaire dans l'Atlantique Nord. Bref, ce n'est pas du tout comme si on mettait un glaçon près d'un radiateur; il faut attendre quelques siècles avant de voir si le glaçon va fondre...

 

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