Semaine du 4 septembre 2000

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Maman robot


L
es robots de la science-fiction sont peut-être moins loin qu'on ne l'imagine. Les télévisions du monde entier ont présenté la semaine dernière des images de cette bestiole mécanique de forme pyramidale qui marche, et qui a été conçue non pas par un humain, mais par un ordinateur. Par contre, ce que les télés n'ont pas montré, c'est que derrière cet exploit, il y aura bientôt une armée de robots. .

Les robots supplanteront-ils l'humain?
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Les Isaac Asimov et autres Clifford D. Simak l'ont compris bien longtemps avant tout le monde : pour que les robots qu'ils ont imaginés dans leurs oeuvres de science-fiction deviennent réalité, il ne suffira pas d'inventer des mécanismes capables de les faire marcher sans trébucher à tous les trois pas. Le plus difficile sera d'inventer des mécanismes permettant à ces robots de se reproduire eux-mêmes, afin qu'on n'ait pas chaque fois à reprendre tout le processus de fabrication à zéro.

Partant de ce principe, Hod Lipson et Jordan Pollack, de l'Université Brandeis (Massachusetts) ont passé les deux dernières années à mettre au point un système informatique qui serait capable de créer lui-même une "forme de vie robotisée", sans aucune intervention humaine. Idéalement, ce système devrait être capable de concevoir n'importe quel type de robot, en fonction du travail qu'on veut lui faire faire ou de l'environnement où il devra se déplacer. Le résultat, dévoilé la semaine dernière dans les pages de la revue britannique Nature, c'est ce robot à la forme pyramidale, un assemblage fort primitif de quelques tubes de plastique, dont la seule et unique aptitude est de pouvoir se déplacer.

Mais ce robot, c'est une machine qui l'a conçu -plus précisément, le système informatique de Lipson et Pollack.

"L'idée de base, explique Jordan Pollack, c'est qu'une machine stupide qui a évolué pour servir un seul environnement est plus facile à concevoir et fabriquer qu'une machine qui doit travailler dans plusieurs environnements, ou un robot humanoïde qui doit être assez intelligent pour effectuer plusieurs tâches."

C'est en vertu de la même logique que, de l'autre côté de l'Atlantique, Laurent Keller et ses collègues de l'Université de Lausanne, en Suisse, ont conçu une armée de robots qui, en théorie, pourraient travailler à la manière des fourmis: coopérer afin d'atteindre un but commun, chaque membre de la communauté ayant une et une seule tâche -simple, de préférence. De cette façon, chaque robot peut être fabriqué à un coût minime; et d'autres robots peuvent -toujours en théorie- les fabriquer et les améliorer.

Les "foumis-robots" de Suisse se déplacent sur roues, apparemment au hasard, au centre d'une arène. Ils sont programmés pour chercher de la nourriture, si le niveau d'énergie de la "colonie" descend en-dessous d'un certain seuil. S'ils trouvent cette nourriture, ils la ramènent au "nid", où ils peuvent également recharger leurs batteries. Et ils peuvent communiquer entre eux, échangeant de l'information utile à cueillir la nourriture.

De cette façon, en groupe, ces robots peuvent dépenser plus d'énergie et plus efficacement que s'ils étaient seuls, puisqu'une partie d'entre eux peut se charger d'aller chercher le ravitaillement, pendant que l'autre se consacre à d'autres tâches (explorer un volcan, par exemple, ou un champ de mines).

Evidemment, tout cela est plus facile à dire qu'à faire. Il a fallu 300 à 600 "générations" au système informatique de Lipson et Pollack pour arriver au robot que les télés ont montré la semaine dernière, faisant laborieusement un pas après l'autre au moyen de ses tubes rigides qui s'étirent ou se contractent. Pendant toutes ces "générations", la machine, et seulement elle, a testé, par simulations informatiques interposées, un rejeton après l'autre, sélectionnant au fur et à mesure les tubes, pistons et autres jointures les plus efficaces. Ce processus aurait même permis, affirment les chercheurs, d'arriver à des solutions auxquelles les ingénieurs n'auraient pas pensé. Un humain n'est intervenu qu'à la toute fin du processus, pour mettre le moteur dans la "créature", et le brancher.

Mais une fois "l'évolution" mise sur la bonne voie, rien n'empêche d'imaginer qu'en vertu du même principe qui a donné naissance au premier rejeton, la "maman" puisse en fabriquer d'autres, plus perfectionnés, en se basant sur les erreurs des versions précédentes. Rien n'empêche non plus d'imaginer qu'une colonie choisira de fabriquer davantage d'exploratrices, le jour où ses chasseures auront ramené suffisamment d'énergie au nid. Bref, rien n'empêche d'imaginer que les robots se mettront à évoluer par eux-mêmes : c'est exactement là le but ultime de ces deux expériences.

Et qui sait à quoi ressemblera un jour la mythologie de ces robots: "et le premier jour, Il créa..."...?

 

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