Semaine du 6 mars 2000

En manchettes la semaine dernière:
Les affaires sont les affaires

A lire également cette semaine:
Chauffe, Soleil, chauffe!

Lumière sur les bubulles

Génétique: la chicane est prise

Un traitement contre Ebola?

Les femmes sont moins schizophrènes

Et plus encore...


Archives des manchettes


LE KIOSQUE
Tous vos médias sur une seule page!

A voir aussi:

Le Kiosque des sciences humaines

Le Kiosque des sciences religieuses

 


La vieille Asie techno


D
es outils découverts en Chine permettent de confirmer qu'il y avait là, il y a 800 000 ans, un habile tailleur de pierre. Et pour les Occidentaux, c'est une leçon d'humilité : ils n'ont plus le monopole des plus anciens humains dotés d'imagination

 

Cet individu est un Homo Erectus, l'ancêtre de l'Homo Sapiens, c'est-à-dire nous. Il se révèle capable de tailler des pierres pour en faire des lames à deux faces -lesquelles étaient à leur époque ce que le missile nucléaire est à la nôtre.

Détail historique intriguant : il est possible que ces individus aient taillé la pierre dans cette région -le bassin de Bose, dans le Sud de la Chine- parce que la chute d'une météorite, il y a 800 000 ans, leur aurait légué un trésor : des tonnes de débris de pierre à ciel ouvert. Il n'y avait qu'à se pencher pour ramasser. Dans tous les cas, c'est grâce à la chute de cette météorite que ces outils ont pu être datés avec autant de précision.

Mais ce n'est pas cela qui réjouit les savants chinois. Jusqu'ici, les outils les plus anciens retrouvés en Asie n'avaient pas plus de 500 000 ans, rappellent, dans la revue Science, les anthropologues chinois qui ont analysé des milliers de ces outils découverts dans cette région, ces dernières années. Or, avec 800 000 ans d'âge, ces premiers Asiatiques se retrouvent pratiquement sur un pied d'égalité avec les Africains pour ce qui est de la fabrication d'outils de pierre plus " perfectionnés " qu'une simple pierre grossièrement taillée (les spécialistes appellent ces outils plus perfectionnés le " type acheuléen "). " Il n'y a aucune réelle différence dans la biologie ou la culture des premiers groupes humains de l'Est et de l'Ouest " déclare Huang Weiwen, paléontologue à l'Institut de paléontologie des vertébrés de Beijing, et un des co-auteurs des fouilles.

Un mot d'explication : les chercheurs, à l'Est comme à l'Ouest, s'entendent pour dire que les tout premiers outils -de simples pierres à peine taillées- ont commencé à être utilisés il y a 2,5 millions d'années, en Afrique. Il a fallu un autre million d'années avant de voir apparaître des efforts pour tailler la pierre de façon plus complexe et plus efficace -toujours en Afrique : il s'agit de ces outils taillés sur les deux faces, du type de ceux dont il est question ici. C'est à ce moment, il y a un million et demi d'années, et à ce moment seulement, que de tels outils se mettent à voyager avec les humains, et on en retrouve, vieux de un million d'années à 500 000 ans, dans le reste de l'Afrique, au Moyen-Orient et en Europe.

Sauf que jusqu'ici, on n'en avait jamais découvert en Asie qui aient plus de 500 000 ans. La conclusion, acceptée depuis le milieu du XXe siècle, était donc élémentaire : pour toute la période allant de 1,5 million d'années à 500 000 ans, il y avait l'Homo Erectus plus " avancé " technologiquement : celui d'Afrique, du Moyen-Orient et d'Europe. Et il y avait ses cousins du reste de l'Asie, encore " primitifs ".

La découverte annoncée cette semaine pourrait donc confirmer plusieurs choses : l'Homo Erectus s'est mis à voyager plus tôt que prévu, et surtout, les connaissances dont il disposait se sont elles aussi propagées beaucoup plus vite qu'on l'imaginait. Les outils de pierre du bassin de Bose nécessitent exactement la même " compétence technique " que ceux découverts en Afrique et en Europe.

Les Chinois, pour leur part, affirment depuis longtemps que de semblables outils, allant jusqu'à 2 millions d'années, ont été retrouvés chez eux dans le passé. Mais cette affirmation-là va peut-être un peu vite en besogne. Elle n'a jamais pu être corroborée. Pour l'instant, on s'en tiendra à ce 800 000 ans, qui en dit suffisamment long sur l'appétit de voyage qui se manifestait déjà chez un homme assez intelligent pour se fabriquer de vrais outils, prolongements de son bras et de son cerveau. Il avait entamé une longue marche, à tous les sens du terme.

 

En manchettes sur le Net

La Science d'ici et d'ailleurs

Le Kiosque

Science pour tous

Hebdo-Science

Meilleurs sites en science

Bric-â-Brac

CyberExpress

C'est quoi l'ASP

Hommages â...

La Qu¬te des origines

Le Monde selon Goldstyn

Questionnaire