Semaine du 13 mars 2000

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C'
est Hollywood qui sera content : au moment même où arrive sur les écrans une superproduction intitulée Mission to Mars, plusieurs études scientifiques convergent pour nous obliger à spéculer sur, eh bien oui, une future mission vers Mars.

 

Il y a tout d'abord cet humiliant double échec de la Nasa qui oblige à repenser le calendrier. Un rapport sur l'écrasement probable de la sonde Mars Polar Lander (lire notre manchette), qui doit être déposé cette semaine, pointera manifestement comme " principal suspect " une défaillance technique du côté de l'équipement qui, dans les pattes de la sonde, devait servir à confirmer que " ça y est, nous nous sommes posés ".

Mais comme on n'en sera jamais certain, il est dès lors important de s'interroger sur la fiabilité des prochaines missions. Or, un second rapport doit lui aussi être déposé d'un jour à l'autre, avec des recommandations sur l'avenir du programme martien : en particulier, la mission qui aurait permis à un robot de ramener sur Terre des échantillons de cailloux martiens en 2008 sera non seulement retardée -mais son coût passera vraisemblablement du simple au double.

Selon le média Space Daily, on apprendrait en effet ce mois-ci que cette mission, qui devait à l'origine coûter 400 millions$, en coûterait désormais un milliard. Et selon la revue Science, on apprendrait également qu'au plan initial de la Nasa d'envoyer deux sondes tous les deux ans -avec pour point culminant ce retour en 2008- on ajouterait plusieurs petites sondes. Chacune serait moins coûteuse que ses grandes soeurs, mais leur nombre plus élevé augmenterait les risques de réussite.

Conséquence de tout cela : oubliez 2008. Le point culminant de ce " retour vers Mars " commencé avec Pathfinder il y a quatre ans (lire notre manchette) est reculé de quelques années. D'autant plus que les rapports, commandés par le patron de la Nasa, Dan Goldin, insisteraient également sur la nécessité de mettre désormais en place une gestion plus serrée du programme martien -une façon diplomatique de rappeler que l'échec de Mars Climate Orbiter, en 1999, a été causé par une confusion stupide entre le système métrique et le système anglais.

" Ce débat sur l'exploration martienne se révélera probablement très public et très douloureux pour l'agence spatiale américaine, à court terme ", écrit Science. Côté crédibilité, la Nasa a effectivement une longue pente à remonter...

Pôles et rivières de Mars

Comme pour tourner le fer dans la plaie, une des recherches scientifiques publiées cette semaine vient rappeler aux experts combien il aurait été intéressant d'avoir, en décembre dernier, un Mars Polar Lander intact. Les dernières données en provenance de Mars Global Surveyor, en orbite de la planète rouge, viennent de révéler des différences inattendues entre les deux Pôles de Mars. Le Pôle Nord semble constitué d'un vaste champ de glace relativement lisse, posé sur le roc. Le Pôle Sud ressemble plutôt à un fromage gruyère et sa surface est accidentée. Personne n'est en mesure d'expliquer cette différence, reconnaît Peter Thomas, de l'Université Cornell (New York) qui analyse ces images dsans la revue Nature. Et il est peu probable que Mars Global Surveyor puisse nous l'expliquer, là où il est.

On sait que ces deux calottes glaciaires sont composées en bonne partie de ce qu'on appelle de la glace sèche : du dioxyde de carbone à l'état solide, qui se transforme en gaz quand la température remonte, pendant l'été martien. De fait, il y a près d'un siècle que les astronomes ont constaté que les calottes glaciaires de là-bas évoluaient au rythme des saisons, ce qui a longtemps conduit à croire que cette " glace " était, comme la nôtre, de l'eau pure. Ceci n'empêche pas qu'il y a de la glace d'eau au milieu de cette glace de carbone. Mais personne ne sait en quelle proportion. Là encore, on comptait sur Mars Polar Lander...

Ce n'est pas tout. Le décidément très sous-estimé Mars Global Surveyor fait également parler de lui dans la revue Science, qui publie une autre étude, celle-là sur des rivières souterraines. Des mesures des plaines de l'hémisphère Nord de Mars révèlent en effet la présence, dans un lointain passé, de rivières souterraines qui pourraient avoir transporté d'énormes quantités d'eau. Les différences d'élévation entre le Nord et le Sud, associées à un rapide refroidissement de la planète il y a 3 ou 4 milliards d'années, auraient créé cette situation particulière.

La géophysicienne du Massachusetts Institute of Technology qui est derrière cette découverte, Maria Zuber (auquel le réseau de télé ABC consacre un intéressant portrait), a consacré 10 ans de sa vie à démontrer cette hypothèse. C'est moins spectaculaire que Mission to Mars. Mais quel cinéaste voudrait parler d'une histoire vieille de 3 ou 4 milliards d'années?

 

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