Semaine du 21 février 2000

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Le crâne des premiers Américains


D'
un côté, des crânes des quatre coins du monde qui contribuent à construire l'arbre généalogique des premiers habitants des Amériques. De l'autre, un squelette énigmatique, que ces mêmes premiers habitants ne veulent pas qu'on étudie.

 

Ce fut un travail de moine : étudier, mesurer et comparer des milliers de crânes anciens et modernes, récoltés pendant 20 ans. C'est la tâche que se sont imposés des anthropologues de l'Université du Michigan, dans le but d'en savoir plus sur l'origine des premiers habitants de l'Amérique. Et leur conclusion s'ajoute aux travaux qui, depuis quelques années, affirment que l'origine de ces premiers habitants est beaucoup plus complexe qu'on ne le croyait. Des travaux en archéologie bien sûr, mais aussi en génétique, et même en linguistique.

Dans le cadre d'un séminaire sur le peuplement des Amériques qui avait lieu dans le cadre du congrès de l'Association américaine pour l'avancement des sciences, vendredi dernier à Washington, l'anthropologue C. Loring Brace a affirmé que les Amérindiens actuels, qu'ils soient aux Etats-Unis, au Mexique ou au Pérou, n'ont pas une filiation aussi évidente que prévu avec les Asiatiques. En fait, leur configuration crânio-faciale oblige, selon lui, à les distinguer entre plusieurs groupes ou familles.

S'il a raison, alors cela s'ajouterait à la série croissante de découvertes, qui nous disent que les Amériques ne se seraient pas peuplées en une seule fois, il y a quelque 12 000 ans -la thèse courante, quoique de plus en plus contestée- mais en plusieurs migrations, séparées par plusieurs milliers d'années. D'autres crânes, en provenance de Sibérie et de l'Ouest de la Russie, devrait permettre d'en savoir plus.

Le problème toutefois, avec toutes ces " preuves ", c'est qu'elles demeurent circonstancielles, comme diraient les détectives. Jamais encore n'a-t-on découvert de traces tangibles d'habitations vieilles de plus de 12 000 ans, où que ce soit, de l'Amérique du Nord à l'Amérique du Sud.

Nos chercheurs de l'Université du Michigan concluent qu'un groupe, composé entre autres des Pieds-Noirs, des Iroquois et d'autres nations du Minnesota, du Michigan, de l'Ontario et du Massachusetts, pourrait avoir pour ancêtres les Jomon, le peuple du Japon préhistorique. Les Inuit de leur côté, pourraient avoir eux aussi les Jomon pour ancêtres, mais des Jomon plus récents. Un second groupe, originaire de Chine, aurait pour descendants actuels des groupes vivant en Alaska, dans les Territoires du Nord canadien et en Arizona. " Leur configuration crânio-faciale les lie de plus près aux Chinois actuels que toute autre population de cette hémisphère ", affirme Brace.


L'ADN de Kennewick

Parallèlement à cela, et passant outre aux objections des nations amérindiennes locales, le gouvernement américain a autorisé les scientifiques à poursuivre leurs recherches sur l'homme de Kenniwick, l'un des plus anciens squelettes jamais trouvés en Amérique du Nord.

Et en fait de recherches, il n'y en a qu'une qui n'a pas pu être encore menée : l'analyse de son ADN. Cet homme de 9000 ans, dont la forme du crâne est étrangement caucasienne -comme les Européens- plutôt qu'asiatique -comme les Amérindiens- intrigue les chercheurs depuis sa découverte, sur les rives d'une rivière de l'Etat de Washington, il y a trois ans.

Le problème, c'est qu'il est aussi au centre d'une dispute entre, d'une part, cinq nations amérindiennes locales, qui réclament ce corps pour l'inhumer comme l'un des leurs, et d'autre part, les scientifiques qui le réclament aussi, pour résoudre ce qu'ils considèrent être une énigme scientifique.

C'est le 31 janvier que le ministère américain de l'Intérieur a annoncé sa décision d'autoriser les tests d'ADN, mais ce n'est que le 18 février que cette décision a été rendue publique, après plusieurs jours de discussion avec les autorités amérindiennes.

Attention, toutefois, aux faux espoirs : en dépit de tout le brouhaha autour de ce défunt, il est possible que les tests d'ADN n'apportent même pas de réponses. Rien ne garantit que les ossements de cet individu contiennent encore, après neuf milliers d'années, suffisamment de matériel génétique pour se faire une idée précise de ses origines.


 

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