Semaine du 31 janvier 2000

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La défaite du transgénique


O
n a décrit cela comme un compromis et une victoire pour les deux camps. Mais dans les faits, les " pro-aliments transgéniques " viennent d'essuyer leur première grande défaite.

 

Jamais jusqu'ici une entente internationale n'avait réglementé d'une quelconque façon les " OGM " -organismes génétiquement modifiés. Au terme de la conférence internationale sur la biodiversité, qui a eu lieu à Montréal la semaine dernière, les représentants de 130 pays sont repartis chez eux avec, pour la toute première fois, une entente qui met de sérieux bâtons dans les roues aux uns, et procure aux autres la marge de manoeuvre qu'ils réclamaient.

L'entente -ou plus exactement le compromis- " satisfait tout le monde ", a-t-on pu lire sur les fils de presse. Il serait plus juste de dire que les écologistes ont eu ce qu'ils réclamaient, et que les producteurs ont sauvé la face. Les compagnies ont en effet évité le pire : l'étiquetage des aliments transgéniques ne leur a pas été imposé, et ils peuvent continuer d'exporter leurs produits. Sauf que, désormais, le nouveau " Protocole de biosécurité " (rédigé sous l'égide des Nations Unies) oblige un pays exportateur à avertir les autres pays avant d'envoyer pour la première fois un type de semences transgéniques. Autant dire que les lobbys écologistes auront maintenant des cibles de choix...

Certes, comme le soulignait Le Devoir, " un éventuel refus d'importer des OGM dans un pays... pourrait amener un Etat à devoir défendre sa décision devant l'Organisation mondiale du commerce ". Et les compagnies ont certainement réalisé que devant ce tribunal, elles avaient des chances de gagner leur cause, si le pays en question n'a pas d'arguments rationnels ou scientifiques pour justifier son refus de laisser entrer les OGM. Le problème, c'est qu'il pourrait s'écouler un an, voire deux ans, avant qu'un premier litige ne soit tranché par l'Organisation mondiale du commerce et dans l'intervalle, nombre de produits transgéniques seront refoulés aux frontières, avec tout ce que cela implique pour le portefeuille des compagnies.

La victoire des écologistes était prévisible, comme nous l'écrivions la semaine dernière. Jusqu'aux ministres européens de l'Environnement qui en avaient ajouté, dans les derniers jours de la conférence de Montréal, alors qu'ils étaient venus dire aux producteurs que " la santé publique doit passer avant le commerce ". Le genre de message qui ne permet aucune réplique...

" C'est un pas en avant historique ", a déclaré sur les ondes de la BBC Benedikt Hearlin, porte-parole de Greenpeace. Et avec la porte qui vient de leur être ouverte, nul doute que ce n'est que le premier pas.

Prochaine étape : les groupes écologistes dirigeront leurs efforts vers les produits importés dans leurs pays respectifs et brasseront la cage pour obtenir leur interdiction.

Etape suivante : puisque certains de ces produits passeront inévitablement entre les mailles du filet -l'entente ne couvre que les semences transgéniques- et que les citoyens seront à ce moment plus sensibilisés au problème, les protestataires auront beau jeu de réclamer un étiquetage sur tout, absolument tout, ce qui est transgénique. Qu'un tel étiquetage soit faisable ou non importe peu : dès lors, la question de l'étiquetage sera à l'avant-scène de l'actualité pour la prochaine année, et peut-être la suivante...

 

Recherche et rédaction: Pascal Lapointe

 

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