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Le 10 février 2004



 

Histoire de l'alcool en Nouvelle-France
Agapes, cabarets et ivresse

(ASP) - "Les Canadiens de la Nouvelle-France consommaient plus d'eau-de-vie que de vin. Et chez les classes populaires, l'eau-de-vie remplaçait le café. Alcool et pain, telle était la collation du matin ".

Ainsi, dès cette époque, les Canadiens adoptent des habitudes de boissons particulières, raconte Catherine Ferland, étudiante au doctorat en histoire à l'Université Laval. Elle présentera en mars sa thèse, Bacchus au Canada, boissons, buveurs et ivresses en Nouvelle France, 17e et 18e siècles.

Contrairement à l'optique de sociabilité des Français, l'alcool s'avère plutôt une occasion de fêter. Comme les vins sont importés, et donc chers, les Canadiens privilégient la consommation d'eau-de-vie. Une petite lampée aide même à démarrer les froides journées de travail !

Loin de l'alcool, c'est l'immobilier qui a aiguillé la curiosité de Catherine Ferland. Son intérêt pour le marché locatif de la ville de Québec a révélé que les tenanciers y étaient très actifs entre 1600 et 1760. Elle a fait également de nombreuses découvertes en consultant le registre des cours judiciaires. "On y retrouve les différents types d'alcools consommés, la fréquentation des divers cabarets suivant la profession, toutes les pratiques qui touchent le commerce des boissons."

Les premiers cabarets sont apparus dès le début de la colonie. Dès 1660, on en trouve plusieurs fréquentés par les cordonniers, les charretiers, etc. Chaque profession possède son propre lieu d'agapes… proche de son travail. Le cabaret s'avère un commerce fort lucratif. Il est souvent le second métier déclaré d'un officier ou d'un tanneur. Et même de l'Intendant Jean Talon !


Du vin de France à la guildive

Alors que l'élite déguste des vins – de France, d'Espagne ou de Madère– et des liqueurs de prix, tel le champagne, le peuple n'est pas en reste avec son eau-de-vie. "Les Canadiens avaient accès à une bonne variété de boissons car en plus des importations d'Europe, ils disposaient de la proximité du marché colonial français des Antilles", relève Catherine Ferland. Cela leur permettait de taquiner aussi la "guildive", une sorte de rhum antillais.

Les quantités d'alcool importées sont impressionnantes: en 1750, année de forte augmentation, un million de litres parviennent au port de Québec. Un débordement que Catherine Ferland explique par l'accroissement du contingent de l'armée.

Cette marée d'alcool n'est pas sans effets dévastateurs. "L'alcool va être l'un des facteurs du déclin de la population amérindienne. Cette monnaie d'échange, lors de rapports commerciaux avec les Blancs, va entraîner une forte désorganisation sociale." L'apparition de la distillerie à grande échelle au 18e siècle va également doper la consommation d'eau-de-vie. Tout comme en Europe, elle va provoquer de forts ravages chez les classes ouvrières et populaires.

Bientôt, la population va compenser les fluctuations des importations d'alcool par une production locale, à l'image de ce qui se passe déjà dans les campagnes. Il faut se rappeler que les importations restent soumises au contexte politique. Ainsi ,la Guerre de 7 ans qui déchire l'Europe fait flamber le prix des liqueurs car de nombreux bateaux et de cargaisons ne parviennent plus à bon port.

Alors que l'acclimatation des vignes européennes et la culture des vignes sauvages périclitent, on voit apparaître une production de cidres et de bières d'épinette. La vinification est rapidement abandonnée tandis que la production de bière prend son essor. La bière, qui deviendra rapidement l'une des boissons les plus populaires au Canada.

Isabelle Burgun

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