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Le 6 avril 2004



 

Au-delà des diètes: l'opération

(ASP) - Il n'y a pas que les diètes pour maigrir. Lorsqu'un problème de poids devient vraiment trop lourd, au point de réduire l'espérance de vie, lorsque tout le reste a échoué, il reste les grands moyens: la chirurgie.

"La chirurgie est une intervention de dernier recours", précise le Dr Simon Biron, chirurgien à la Faculté de médecine de l'université Laval. Il présentait, lors d'un récent colloque, une intervention propre à son équipe de chirurgiens, la chirurgie bariatrique. Cette opération aussi particulière que délicate a redonné espoir à 1400 patients depuis 1990. Car 90% d'entre eux ont effectivement perdu de nombreux kilos et conservé un poids très inférieur à cette dangereuse frontière.

Il y a plusieurs définitions pour l'obésité. Mais officiellement, cet excès de poids est quantifié en prenant l'indice de masse corporelle (IMC), que l'on obtient en divisant le poids (en kg) par la grandeur (m2). Ainsi, il y aurait près de 40% d'obèses au Canada –contre une personne sur deux aux Etats-Unis– et 2 à 3% de la population appartiendrait à la catégorie dite des obèses morbides.

On parle d'obésité morbide lorsque l'IMC est supérieur à 35 (voir tableau), là où les risques de mortalité s'élèvent dramatiquement. Lorsque la personne possède un excès de poids d'environ 100 lb, soit 45 kg, on parle alors d'obésité morbide et le patient est éligible à une chirurgie.

Indice de masse corporelle (IMC)

21 à 24 = normal, zone sécuritaire

24 à 27 = embompoint

27 à 30 = obésité

30 à 35 = obésité médicale

>35 = obésité morbide

>40 = obésité chirurgicale (c'est généralement le critère d'acceptabilité à une chirurgie bariatrique)


Combiner les effets positifs

La chirurgie bariatrique peut être de deux types: restrictive ou malabsorptive. La première, depuis longtemps mise en pratique, consiste principalement en l'ablation de la partie basse de l'estomac. "Elle est simple et donne une perte de poids significative", souligne Simon Biron. La raison en est que si la partie haute de l'estomac, grande et extensible, sert de réservoir pour la nourriture, la partie basse est un véritable muscle –le malaxeur des aliments– où la bile et le liquide pancréatique neutralisent les sucs gastriques. Si ce muscle est enlevé, l'estomac perd donc de sa capacité d'absorption: les aliments ne font que "transiter" et ressortent aussitôt par les selles.

La chirurgie restrictive n'est toutefois pas infaillible, reconnaît le Dr Biron on constate une diminution de la qualité de vie et à moyen terme, un regain de poids.

Le second type de chirurgie s'attaque à l'absorption des aliments par des interventions particulières, par exemple une dérivation des anses intestinales, du jéjunum et de l'iléon (dérivation jéjuno-iléale).

Une chirurgie combinant les deux méthodes –restriction et malabsorption– est privilégiée aujourd'hui. "La dérivation permet de porter les aliments plus loin. On crée ce qu'on appelle le syndrome de l'intestin court", explique le médecin. Cette intervention offre une perte de poids atteignant 40% au bout de deux ans, tout en maintenant une bonne qualité de vie.

Mais ce n'est pas une intervention bénigne. Le risque de complications sérieuses s'élève à 15%… et on compte un décès sur 75 opérations. De plus, il faudra souvent modifier son alimentation en diminuant les graisses et les sucres, en plus d'avoir recours à des suppléments de vitamines. "Pourtant, 92% des opérés affirment qu'ils recommenceraient demain matin" constate le chirurgien.


Les outremangeurs et les autres

Forts, gros, gras ou obèses: les nombreux termes dissimulent un mal de vivre et des problèmes de santé contrastés. Diabète, hypercholestérol, apnée du sommeil, maladies cardiaques... Et le regard de la société s'avère tranchant. "Il y a de la discrimination. Pourtant, on ne devient pas obèse morbide parce qu'on le veut. Le plus fort sentiment chez mes patients est la honte. Honte d'avoir échoué à contrôler leur poids."

Dire que l'obésité est seulement due à des excès alimentaires, c'est en effet se tromper. Il faut compter avec les facteurs génétiques et environnementaux (culture, mode de vie, famille, etc.). Une étude sur des jumeaux réalisée autrefois par le Dr Claude Bouchard de la Chaire sur l'obésité de l'Université Laval révèle que les causes seraient pour moitié génétiques et pour moitié environnementales. Et de nombreux obèses connaissent des problèmes physiologiques, comme la difficulté à brûler les graisses et les sucres.

Entre les diètes et la chirurgie, la personne obèse a souvent eu recours à des médicaments, tel l'orlistat (connu sous le nom Xenical). Appelé aussi "pilule de la diète", ce produit actif paralyse les enzymes du duodénum pour les empêcher de rompre les chaînes de lipides et de sucres. Ainsi, elles ne sont pas absorbées et se retrouvent éliminées par les selles. "C'est une opération en miniature. Le patient va perdre 15-20 livres, un poids qu'il va malheureusement reprendre à moyen terme", dit le médecin.

Il faut attendre près de quatre ans avant de pouvoir espérer se faire opérer. Près de 900 personnes patientent actuellement sur la liste d'attente de l'hôpital Laval.

 

Isabelle Burgun


Un des exemples de chirurgies. La portion ovale en blanc, en haut à droite, est la partie de l'estomac retirée par ce type d'opération.

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