Nouveau modèle de détection
des nouveaux pesticides
PRAGUE (ASP) - Le Centre dexpertise
en analyse environnementale du Québec, une nouvelle
agence autonome créée par le ministère
de lEnvironnement (MENV), tente de vendre à
létranger une méthode de détection
des résidus toxiques des pesticides de nouvelle
génération.
La méthode a été décrite
à Prague, dans le cadre du 14e
Symposium européen de la Society of Environmental
Toxicology and Chemistry, en cours jusqu'au 22 avril.
Les pesticides de nouvelle génération
sont des produits chimiques (glyphosate, flumetsulam,
imazethapyr, rimsulfuron et nicosulfuron) utilisés
principalement dans les cultures de maïs et de soya
du Québec. Ils sont appréciés des
producteurs agricoles qui peuvent en étendre moins
dans leurs champs, avec la même efficacité.
Toutefois, peu détudes permettent
de connaître les effets toxiques de ces nouveaux
pesticides sur les autres plantes et sur les eaux de surface
et souterraine. Les résidus dans leau demeurent
en effet indécelables avec les modèles actuellement
utilisés pour mesurer les niveaux de contamination.
Au point où certains manufacturiers pharmaco-chimiques
en profitent pour les qualifier d'inoffensifs pour l'environnement.
C'est donc cette lacune que vise à
combler la méthode proposée par Québec,
qui utilise la spectrométrie de masse à
haute résolution. "La méthode analytique
que nous avons développée a permis de déceler
des concentrations élevées de résidus
de chacun de ces produits dans les quatre rivières
que nous avons échantillonnées en Montérégie
en 2002 et en 2003", a expliqué François
Houde, un chimiste du Ministère de lEnvironnement,
dans le cadre du congrès de Prague. On parle par
exemple de 0,41 microgramme par litre dans le cas du flumetsulam
et de 0,51 pour le nicosulfuron. Aucune étude n'a
été réalisée sur les effets
cumulatifs de ces quatre pesticides.
Le Centre dexpertise en analyse environnementale
espère profiter de sa présence là-bas
pour trouver des acheteurs de sa méthode analytique.
" Il existe peu de nouveaux modèles
qui permettent de conserver la capacité dévaluer
la qualité de leau potable dans le contexte
de lévolution de la science en agriculture
", a précisé M. Houde.