Congrès de la Société
américaine d'archéologie
Les archéologues à la conquête de
l'espace
(ASP) - Devrait-on laisser le télescope
spatial Hubble devenir un déchet spatial? Le site
où lhomme a marché pour la première
fois sur la Lune devrait-il être préservé
pour les générations futures? Des archéologues
se portent à la défense des reliques de
lespace.
Vanguard I, par exemple, est le plus vieux
satellite conçu par lhomme encore en orbite.
" Ces machines ont encapsulé ce que lon
connaissait de lexploration spatiale, affirme Robert
Barclay de lInstitut canadien de conservation. Elles
représentent le triomphe des mathématiques
et des sciences sur les lois naturelles. Lorsque plus
tard, on étudiera notre époque, ces machines
seront de véritables mines dinformation au
même titre que les anciens navires que lon
ramène à la surface."
Il déplore notamment que les navettes
soient conçues pour être délaissées
après leur utilisation. " Ce quil
nous reste après? Seulement des prototypes. Jai
eu le cur brisé lorsque la station Mir sest
échouée dans locéan Pacifique
en 2001."
Beth OLeary et ses collègues
de lUniversité du Nouveau-Mexique, sont de
ceux qui mènent une croisade pour la préservation
du site de la mer de la Tranquillité, sur la Lune.
Elle craint que les missions à venir et les projets
de tourisme lunaire ne viennent menacer " cette
ressource culturelle, cet héritage culturel mondial ".
Elle prépare d'ailleurs une carte des 106 objets
laissés par les hommes sur notre satellite (http://spacegrant.nmsu.edu/lunarlegacies/).
Selon ces archéologues ou "exo-archéologues",
les sites et objets que lon dissémine dans
l'espace, entre autres sur Mars, serviront aux générations
futures qui voudront mieux comprendre ce qu'étaient
les connaissances scientifiques actuelles, mais aussi
la guerre froide ou la prédominance des hommes
sur les femmes de lépoque. " Nous
avons perdu la plupart des sites historiques les plus
précieux sur Terre, clame Beth OLeary, il
ne faut pas perdre nos premiers pas dans lespace
et sur les autres planètes. Nous le regretterons
plus tard. "
Bien entendu, la question est complexe,
puisque les musées sont déjà sous-financés
et les collections nont elles-mêmes pas assurance
dy demeurer indéfiniment, faute de place...