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Le 8 avril 2005



Le magazine Seed: après les fleurs, le pot?

(Agence Science-Presse) - Il y a trois ans, le jeune prodige montréalais de la science, Adam Bly, fondait Seed, un magazine qui promettait de causer science de manière accessible et sexy. La revue produite à Montréal s’écoulait l’automne dernier à 150 000 exemplaires par numéro en Amérique du Nord. Mais voilà que Seed semble sur le point de rendre l’âme et qu'il se fait vilipender pour n'avoir pas payé ses auteurs.

Le numéro d'hiver, promis pour février, est à présent repoussé en mai, annonce le service du marketing, à New York. En fait, l'an passé, sur six numéros prévus, seuls quatre ont vu le jour, et le dernier remonte à septembre. Le site web n'a pas non plus été remis à jour depuis l'automne. L'ancien numéro de téléphone de New York, où loge désormais la rédaction et la majeure partie de l'administration, a été débranché. L'entreprise tarderait à conclure des ententes avec de nouveaux investisseurs.

Et alors que, dans sa publicité, le magazine tablait beaucoup sur la qualité de ses auteurs, la revue a été prise en flagrant délit de n'avoir pas payé ses pigistes depuis le printemps 2004. En décembre, elle recevait de l'American Society of Journalists and Authors une mise en demeure au nom de cinq journalistes pigistes réclamant 25 000$ en articles non-payés.

Ces pigistes et d'autres ont commencé à recevoir des chèques en février.

Qu’est-ce qui a amené Seed au bord de la faillite? Les nombreuses activités spéciales? Les cachets trop élevés de certains de ces prestigieux auteurs? Le manque de sérieux des investisseurs ou des commanditaires? Un lectorat insuffisant? Dans une récente entrevue accordée au New York Observer, Bly jetait le blâme sur l’industrie qui soutient trop peu les magazines indépendants et reconnaît qu’il est normal pour une si jeune PME d’éprouver des problèmes pécuniaires.

Le magazine n'était pas sans qualités. L’UTNE Independent Press lui a décerné, en 2004, le prix du meilleur magazine dans la catégorie science et technologie.

Quant à la prochaine publication, nul ne peut dire si elle sortira vraiment en mai. Les paris sont ouverts.

Valérie Martin

 

Magazines de science: élitistes et ennuyeux?

Les magazines de science sont ennuyeux, élitistes et dénués de tout sens de l'humour, a déclaré en substance Adam Bly, chaque fois qu'il devait expliquer en quoi il promettait de se démarquer avec Seed. Survol des magazines scientifiques anglophones.

Si le mensuel Scientific American colle assez bien à la définition ci-haut, il a une bonne excuse: il ne vise pas le grand public, mais un lectorat possédant au moins un diplôme de premier cycle en science, et de préférence une maîtrise ou un doctorat. D'un autre côté, le New Scientist, un magazine britannique hebdomadaire, représente tout ce qu'Adam Bly dit rechercher: de l'humour, des sujets accrocheurs, au point d'en être qualifiés de sensationnalistes par ses détracteurs, des détours originaux, voire extravagants, pour traiter une nouvelle d'ordinaire aride...

Entre les deux, on a droit à toute une palette, du Popular Science, davantage axé sur la technologie et l'illustration, à l'American Scientist aux dossiers plus austères, en passant par Discover, destiné au public le plus général possible. Et c'est sans compter le National Geographic, les magazines sur l'environnement, les plus spécialisés comme Sky & Telescope... Avec tout cela –et on n'a pas encore parlé d'Internet– on pourrait croire que les lecteurs qui recherchent des textes plus légers, de même que les maniaques de science, trouvent déjà leur compte. Serait-ce la raison pour laquelle Seed n'a pas réussi à se faire une niche?

Mais quelle était cette niche? Dans ses premiers numéros, en 2002, la revue avait été remarquée pour ses articles composés d'immenses photos et de seulement quelques lignes de textes. Dans ses deux derniers numéros au contraire, on remarquait des articles composés de plusieurs pages de textes... et de toutes petites photos. On a beaucoup comparé Seed à Vanity Fair, pour son côté léché et son attrait du vedettariat, mais les vedettes en science ne sont pas si nombreuses. On a également beaucoup insisté sur le pont qu'elle voulait jeter entre la science et la culture, mais le New Scientist joue cette carte depuis fort longtemps

Le mensuel Wired, à qui Seed a souvent été comparé, avait lui aussi l'ambition, en 1993, de se trouver une niche. Sauf que lui, il a réussi: en arrivant au moment où Internet commençait à percer, il est parvenu à mêler technologie et société, de manière complètement différente des magazines d'informatique traditionnels.

Enfin, en français, le monde des magazines de science est beaucoup plus clairsemé, ce qui rendrait encore moins probable le succès d'un Seed francophone. Au Québec, le tirage combiné des deux magazines, Québec Science et Découvrir, dépasse tout juste celui du magazine pour jeunes Les Débrouillards (plus de 30 000 copies). Les magazines français (Science et vie, Sciences et avenir, etc.) viennent gruger une partie du public, et Internet est peut-être en train d'en gruger une partie plus grande encore, à en croire les études des deux dernières années.

Pourtant, le public est indéniablement friand d'informations scientifiques: l'émission Découverte, à Radio-Canada, peut atteindre les 700 000 téléspectateurs, ce qui est énorme; le site web de l'Agence Science-Presse génère un demi-million de visites par mois, sans la moindre publicité. Mais de toute évidence, ce même public ne semble pas capable de marcher jusqu'aux kiosques à journaux...

Pascal Lapointe

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