La contribution génétique,
a exposé Tremblay à la 6e
édition des Journées génétiques,
tenue récemment par le Réseau de médecine
génétique appliquée, correspond
à la proportion des gènes légués
dune génération à une
autre.
Ainsi, selon lexamen des contributions
génétiques de nos ancêtres,
seulement 22% de ceux ayant immigré à
la fin du 18e siècle ont laissé
une descendance dans la population québécoise
contemporaine comparativement à 66 %
pour ceux ayant immigré avant le 17e
siècle.
" Cela confirme limportance
de larrivée précoce des immigrants
dans le peuplement du Québec ",
dégage Marc Tremblay.
Toutefois, à savoir si cela
sexplique par le fait que les immigrants arrivés
plus tard ont eu moins denfants ou parce que
le groupe détude était trop
restreint, le chercheur répond que la question
nest pas résolue, mais quelle
le sera probablement au cours détudes
à venir.
Géographie génétique
Les origines géographiques
de nos quelque 6800 ancêtres fondateurs ont
aussi pratiquement toutes été établies,
une première en généalogie
au Québec. Ainsi, 90 % dentre
eux seraient dorigine française et
5 % dorigine acadienne. Pas de surprise
de ce côté, sauf que cela navait
jamais été quantifié sur la
totalité du territoire québécois.
Tremblay conclut également
que les origines de nos fondateurs sont beaucoup
plus diversifiées que celles de nos fondatrices
françaises. Pas étonnant pour les
généalogistes qui savaient déjà
que les hommes, venus des quatre coins de la France,
ont été quatre fois plus nombreux
à effectuer la grande traversée que
les femmes, tandis que celles-ci provenaient toutes
du nord-ouest du pays et principalement de la région
de lÎle-de-France (les fameuses "Filles
du Roy").
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Les
Québécois, des chasseurs-cueilleurs !
Pour
Damien Labuda, la génétique a servi
à démontrer que les Québécois
se comportent comme des chasseurs-cueilleurs africains.
Labuda,
chercheur au Centre de recherche du Centre hospitalier
universitaire Sainte-Justine, a étudié
plusieurs populations québécoises
afin de comparer leurs caractéristiques génétiques
à celles de lEurope et du reste du
monde.
En
Europe, les femmes se déplacent huit fois
plus que les hommes à travers les diverses
sous-populations. Ce phénomène, selon
lui, est associé à la patrilocalité.
En dautres mots, cest la femme qui part
sinstaller dans la région de son mari.
Or,
au Québec, selon Labuda, cest linverse :
les hommes se déplacent plus que les femmes.
Toutes proportions gardées, on constate les
mêmes mouvements migratoires au Québec
que chez les chasseurs-cueilleurs dAfrique.
Ces
résultats ont été obtenus à
partir de comparaison entre la diversité
de lADN contenue dans les mitochondries
les centrales énergétiques de nos
cellules essentiellement transmis par la
mère, et la diversité de la portion
du chromosome Y, qui sexprime seulement chez
les hommes, qui ne se combine pas lors de la création
dun nouvel être. " Autrement
dit, précise Labuda, la différence
observée entre les taux de diversité
reflète lhistoire des populations influencée
par les comportements passés des hommes et
des femmes. "
Au
Québec, poursuit-il, " les résultats
suggèrent que les gens se comportent effectivement
comme des chasseurs-cueilleurs : le taux de
diversité mitochondrial est neuf fois plus
élevé au Québec que dans lEurope "
et celui de la diversité du chromosome Y
est environ 2 fois plus bas. Il ny a que chez
les chasseurs-cueilleurs que lon observe pareils
résultats.
Le
chercheur, également présent aux Journées
génétiques, précise tout de
même que la diversité génétique
au Québec est comparable à celle de
lEurope et à celle du reste du monde.
" Cest la dérive génétique
qui sest faite comme chez les chasseurs-cueilleurs,
conclu-t-il, et cette modification des gènes,
attribuable au hasard, a été dautant
plus forte que la population était petite. "
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