Pour une poignée
de degrés
(Agence Science-Presse) - Un degré
Celsius de plus, qu'est-ce que ça change? Au jour
le jour, pas grand-chose. Mais sur 20 ans, ça peut
signifier une augmentation de 10% des normales saisonnières.
Et si le système climatique se réchauffe,
il entraîne avec lui d'autres changements.
Le Centre des sciences de Montréal
présentait mardi soir sa deuxième de six
conférences Un degré de plus, ça
change quoi ? dont l'objectif est de donner au
public des outils pour mieux comprendre les phénomènes
climatiques, notamment à l'approche d'une méga-conférence
internationale qui aura lieu à Montréal
à la fin-novembre. Devant une trentaine de personnes,
Gérald Vigeant., chef de la Division des sciences
atmosphériques et enjeux environnementaux à
Environnement Canada, est venu poser la question: " Impacts,
est-il temps de sonner lalarme ? "
De fait, a expliqué M. Vigeant, si
un degré de plus, au niveau quotidien ou hebdomadaire,
ne change pas grand-chose, déjà, au niveau
saisonnier, cela signifie quil fait en moyenne 1
degré de plus que la normale. Mais à plus
long terme, on estime que l'augmentation au cours du XXIe
siècle se situera entre 1,4 et 5,8 degrés.
Selon les statistiques, à chaque degré supplémentaire,
cest cinq fois plus de probabilité dextrême
climatique, donc de désastres naturels auxquels
il faut se préparer. " Et pour chaque
centimètre de plus du niveau de la mer, poursuit
M. Vigeant, cest un mètre de moins du littoral ".
Ce quil faut comprendre, cest
que les conséquences de ces changements climatiques
ne prendront pas place dans 10, 20 ou 30 ans mais ont
déjà lieu, maintenant. Aux États-
Unis, en cinq ans, il y a eu plus de perturbations climatiques
graves que pendant les dix décennies précédentes.
Les chiffres des assurances montrent que les pertes dues
aux accidents climatiques ont été multipliées
par 10 en 50 ans.
Les outils qui permettent de définir
le climat futur ne fournissent pas des prédictions
infaillibles. Mais même sils n'aboutissent
pas tous aux mêmes chiffres, ces outils informatiques
montrent tous la même tendance : la planète
se réchauffe. C'est bel et bien aujourd'hui qu'il
faut sonner lalarme.
Carole Filippi