Colloque sur l'approche
cycle de vie
Développement durable: un outil pour les entreprises
(Agence Science-Presse) - Petit à
petit, le concept " cycle de vie "
fait son nid. Trop peu connu au Canada, il est pourtant
à la pointe de la technologie et des politiques
en Allemagne, au Japon et dans les pays scandinaves. Car
certains y voient le meilleur outil à la disposition
des entreprises pour un développement durable réussi.
Cette approche a pour but de réduire
au maximum l’utilisation de matières et d’énergies
polluantes, en particulier les gaz à effet de serre,
tout au long du cycle de vie d'un produit. Elle analyse
donc les conséquences de chaque étape de
production en tenant compte des facteurs sociaux, économiques
et environnementaux, de l’extraction des matières
premières à la vente du produit. Du berceau
au tombeau en somme, comme disent les habitués
Les méthodes et les recherches canadiennes
autour de l’approche " cycle de vie"
n’ont rien à envier aux autres pays industrialisés.
Le Centre interuniversitaire de référence
sur l’analyse, l’interprétation et la
gestion du cycle de vie des produits, procédés
et services (CIRAIG), a fait le point à ce sujet
en organisant les 24 et 25 octobre son deuxième
" Forum canadien sur la gestion du cycle de
vie des produits et services ".
Ce deuxième forum est l’occasion
de voir où en est l’implantation de cette
approche au niveau canadien. Si la notoriété
de cette approche a gagné du terrain, le concept
" cycle de vie " reste marginal au
sein des entreprises canadiennes. " Les
gens sont plus réceptifs et enthousiastes, les
initiatives pour implanter cette approche sont beaucoup
plus nombreuses, les groupes de recherches des méthodes
se multiplient dans tout le pays ", explique
Daniel Normandin, directeur exécutif du CIRAIG.
Mais, le plus gros défi est de "faire comprendre
aux entrepreneurs et aux entreprises que l’on peut
réaliser des gains économiques importants ".
Alain Ferland est président de Earth
(Canada) Corporation. Il explique qu’en 2004, sa
compagnie s’est convertie au développement
durable, notamment en utilisant l’approche cycle
de vie sur un de leur produit, un filtre des eaux extraites
en même temps que le pétrole dans la Mer
du Nord. Se convertir a signifié qu'ils ont changé
plusieurs étapes de la production du filtre. D’abord
la matière première vierge (dérivée
de produit plastique) a été remplacée
par des rejets de produits plastique industriels. Ce qui
a permis d’améliorer la performance industrielle
de l’entreprise, divisé les coûts de
production par cinq, et amélioré la performance
du filtre lui-même en réduisant de huit à
deux étapes le processus de purification de l’eau.
L’entreprise a enfin réduit
leurs coûts de transport en fabriquant les filtres
directement en Écosse, et non plus à Montréal.
Perte d'emploi pour Montréal, mais gain pour l'environnement:
qu'en disent les nouveaux chômeurs?
D’ici le prochain forum, les membres
du CIRAIG espèrent que l'approche " cycle
de vie " aura poursuivi sa progression et que
les entreprises auront pris de l’avance, sans attendre
la mise en place d’une réglementation.
Carole Fillipi
