Plus vite que l'éclair
(Agence Science-Presse) - Plus vite que
l'éclair, le laser femtoseconde pourrait se jouer
des orages pour guider la foudre et ainsi, mieux protéger
les gros équipements électriques et autres
lignes à haute tension.
"L'idée semble très prometteuse",
soutient See Leang Chin, physicien de l'Université
Laval, dans un article sur les applications des lasers
femtosecondes publié dans le numéro de septembre
de la Revue canadienne de physique.
La seule inconnue reste la maîtrise
des points vers lesquels on veut diriger l'impulsion laser.
Cette "mise au point" à répétition
a pour défaut d'ioniser les gaz atmosphériques,
c'est-à-dire qu'elle les divise en particules chargées
négativement et positivement. Cela engendre du
coup une zone de basse pression le long du filament d'impulsions
censé diriger la foudre. C'est donc essentiel pour
pouvoir amener la décharge électrique là
où on le désire.
Détenteur d'un brevet sur cette technologie
de pointe, le laboratoire du Pr Chin collabore également
avec l'équipe de recherche militaire de Valcartier.
Car détourner la foudre pourrait peut-être
servir à bien d'autres applications...
Connu depuis une quinzaine d'années,
le laser femtoseconde pourrait aussi servir une cause
plus noble: détecteur de pollution atmosphérique.
En effet, le laser ionise les gaz en leur attribuant une
empreinte fluorescente caractéristique. Il ne resterait
plus qu'à lire l'atmosphère !
Isabelle Burgun