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Le 17 décembre 2004



L'Etat dans votre assiette

(ASP) - L'État qui intervient jusque dans votre assiette, ça vous scandalise? C'est pourtant nécessaire, selon Lyne Mongeau, pour manger santé, diminuer les problèmes de poids et alléger les coûts de santé. Selon elle, les choix santé ne sont tout simplement pas une affaire de responsabilité individuelle.

On appelle ça l'environnement facilitant. Tout comme les pistes cyclables qui favorisent l’utilisation du vélo pour aller travailler, un supermarché offrant beaucoup de produits santé faciliterait une meilleure alimentation. Lyne Mongeau, conseillère scientifique à l’Unité des habitudes de vie de l’Institut national de santé publique du Québec, présentait le concept d'environnement facilitant aux 8e Journées annuelles de santé publique, qui avaient lieu récemment à Montréal.

L’environnement facilitant, un terme désormais consacré en santé publique, crée un espace favorable aux choix santé. Ça concerne autant les environnements physique, alimentaire que socio-culturel. Si ce principe reste encore peu connu du grand public, il existe pourtant depuis plus de deux siècles, alors que l’installation des aqueducs et des égouts avait grandement amélioré l’hygiène et diminué le taux de maladies infectieuses. Ainsi, Mme Mongeau explique que depuis 1963, la commission scolaire de Montréal a une politique alimentaire. Cela permet aux écoles de gérer elles-mêmes leur cafétéria et ce qu’on y mange.

Infantilisante, l’intervention de l’état dans l’alimentation des gens? Mme Mongeau s’enflamme : "  la façon dont les gens s’alimentent n’a à voir ni avec l’intelligence, ni la connaissance, ni l’éducation. Ce n’est pas parce qu’on est éduqué qu’on va faire les meilleurs choix alimentaires. On n’a peut-être pas les moyens pour le faire! " Quand on est noyé parmi les 20 000 ou 30 000 produits d’un supermarché, faire un choix éclairé devient, selon elle, irréaliste.

Aussi, quand les grandes surfaces privilégient les produits de grandes multinationales aux détriments de produits plus sains mais plus chers ou moins facilement disponibles, c’est là, dit-elle, qu’on doit se demander si on jouit d’une vraie liberté de choix.

" Tant qu’on va claironner que c’est une question de liberté individuelle, les compagnies vont être très contentes, parce qu’on ne les achale pas et qu’elles vont continuer à faire ce qu’elles font."

Elle fait le parallèle avec les efforts anti-tabac des années 1990 au Québec, où c’est la norme qu’on a déplacée : " Ce n’était pas une loi pour éduquer tout le monde, c’était une loi pour avoir des environnements sans fumée. " C’était donc l’environnement qu’on changeait, plutôt que le comportement individuel.

Signe, peut-être, d’un autre changement en cours, le ministère de la Santé et des Services sociaux, pour la première fois en 2004-2005, bénéficie d’une enveloppe budgétaire dédiée aux problèmes de poids.

Pour démontrer l’influence de l’environnement dans nos habitudes de vie, Mme Mongeau cite l’expérience vécue par les Taïwanaises, où l’arrivée des téléromans américains coïncide avec l’augmentation marquée des troubles alimentaires. Et en Chine, l’apparition de l’obésité suit l’introduction de la restauration rapide.

Mélanie Robitaille

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