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Vous vous souvenez de la harde de caribous de Val-d’Or que le gouvernement québécois voulait relocaliser au Zoo de Saint-Félicien ? Il semblerait finalement que cela coûte trop cher de sauver les 18 rescapés de cet habitat, selon le Ministre des Forêts. Cette décision va condamner cette mini-harde à l’extinction. S’agit-il d’un cas emblématique de notre attitude face à la protection de la biodiversité ?

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La protection du caribou forestier — espèce désignée comme vulnérable au Québec — avait fait l’objet d’une précédente émission. Mais cette semaine, plutôt que de regarder l’arbre, arrêtons-nous à la forêt. Pour sauver ce caribou des bois, ne fallait-il pas préserver en premier son environnement ?

Nous allons donc parler plus particulièrement de la nécessaire préservation de l’écosystème — la forêt boréale — et plus largement de la biodiversité canadienne.

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Le chercheur québécois Marco Festa-Bianchet publiait récemment un plaidoyer pour la préservation canadienne des écosystèmes. Une lettre publiée dans la revue scientifique Science. Ce spécialiste du mouflon d’Amérique appelait les gouvernements à augmenter les aires protégées — 17 % des zones terrestres (contre 10 % actuellement) et 10 % pour le territoire maritime (contre 1% actuellement) pour atteindre les objectifs de 2020 de la Convention sur la biodiversité biologique.

Le biologiste québécois soulignait aussi qu’il importe de protéger également les régions sauvages du Canada, affectées par l’activité industrielle, minière et forestière. Sinon, les espèces vivant au sein des 24% des régions sauvages de la planète — les caribous en tête — en paieront le prix et disparaîtront.

Pour en parler, Isabelle Burgun s’entretient avec :

  • Benoît Limoges, consultant international en biodiversité et services écologiques et ancien coordonnateur à la biodiversité au ministère de l’Environnement. Pour le compte de la SEPAQ, il a fait une étude évaluant la valeur des 23 parcs nationaux du Québec à 31 milliards.

Faut-il plus d’aires protégées ? Comment protéger le reste de la biodiversité ? Comment évalue-t-on la « valeur économique » de la nature ? Le Québec était à l’avant-garde il y a 15 ans, qu’est-ce qui manque pour que ce soit encore le cas aujourd’hui ? Et les caribous, aurait-on pu les sauver ?

Isabelle s’entretient ensuite avec :

  • Ludivine Quay, chargée de projet Aires protégées et Biodiversité à Nature Québec. Elle est biologiste de la conservation.

Il restera donc moins de 20 caribous forestiers de la harde de Val-d’Or. Le gouvernement a annoncé son intention de ne pas les préserver, mais en fait, n'est-ce pas l’écosystème local qui n’est pas préservé ? Trouve-t-elle, elle aussi, que le gouvernement n’en fait pas assez ? Préserver 17 % du territoire, n’est-ce pas aussi autoriser l’exploitation des 83 % restant ?

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En chronique : Eve Beaudin, journaliste et détectrice de rumeurs à l’Agence Science-Presse. Elle nous parle de… la disparition du chocolat !

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Je vote pour la science est diffusée le lundi à 13 h, sur les cinq stations régionales de Radio VM . Elle est également rediffusée pendant la semaine. Elle est animée par Isabelle Burgun. Recherche pour cette émission : Isabelle Burgun. Vous pouvez également nous écouter sur CHOQ-FM (Toronto) CIBO-FM (Senneterre) et Radio-Fermont.

Vous trouverez sur cette page des liens vers les émissions des saisons précédentes. La naissance de l'émission, en 2008, a également été accompagnée d'une initiative politique non partisane du même nom : rendez-vous ici . Vous pouvez également nous suivre sur Twitter et sur Facebook .

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