Depuis quelques mois, j’ai commencé une série de textes portant sur les sceptiques éminents qui paraît dans la superbe revue des sceptiques québécois : Québec sceptique. (On peut l’obtenir via le site Internet de l’organisation; autrement, elle n’est vendue qu’à un seul endroit : la Librairie Zone Libre, à Montréal.

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Après Martin Gardner, Bertrand Russell et Harry Houdini, le prochain texte va porter sur Albert Einstein. J'avoue que je l'approche avec un grande humilité. L'oeuvre scientifique, si elle est exemplaire d'une pensée à la fois audacieuse et critique, est également immense et complexe et le défi d'en présenter un aperçu accessible me semble redoutable. J'ai choisi, après les éléments biographiques d'usage, d'essayer de présenter une explication acessible de la relativité restreinte — et donc de ne toucher qu'un mot de la relativité générale. Voici comment je pense procéder. Après avoir expliqué les conceptions newtonniennes du temps et de l'espace (probablement en racontant l'expérience de pensée du seau d'eau...) et le principe de relativité (galliléenne), je parlerais de la constance de la vitesse de la lumière dans les équations de Maxwell et de l'expérience de Michelson-Morley, qui n'a pu déteter cet éther dont l'existence était alors postulé. Avec ces données, on peut, je pense, intuitionner et apprécier ce qu'avait de révolutionnaire la proposition d"Eisntein. À partir d'ici, certains exposés non techniques de la relativité restreinte que j'ai lus utilisent l'expérience de pensée d'une" horloge à lumière" qui permet, je trouve cela remarquable, non seulement de saisir le phénomène de dilation du temps mais aussi de retrouver la formule de Lorentz avec pour seul outil mathématique le théorème de Pythagore! C'est sans doute ce que je ferai aussi, à moins qu'on ne me suggère quelque chose de mieux.

Mais je dois avouer qu'en lisant sur Eisntein, depuis quelques semaines, j'ai aussi fait la très étonnante découverte d'un homme qui était véritablement un radical en politique. Certes, je n'ignorais pas qu'il était pacifiste, qu'il avait des conceptions antimilitaristes (il a d'ailleurs écrit cette phrase célèbre: « Si un homme peut éprouver quelque plaisir à défiler en rang aux sons d'une musique [...] il ne mérite pas un cerveau humain, puisqu'une moelle épinière le satisfait. » ) et qu'il avait des iidéaux socialistes. Mais des recherches récentes (par exemple, cet ouvrage) montrent bien la radicalité de ses conceptions sociales, économiques et politiques ainsi que la profondeur et la contance de ses engagements. Einstein a été un fervent anti-raciste, un activiste et un militant constamment engagé, un critique acerbe du capitalisme et de l'économie de marché, un homme prônant la désobéisance civile pour empêcher la guerre; et bien autres choses encore.

Bien sûr, je ne manquerai pas de rappeler tout cela dans mon texte. En attendant, il est étonnant de voir combien l'image d'Épinal qu'on entretient volontiers du grand homme fait très largement l'impasse sur cet aspect de sa vie et de sa pensée. Loin d'être une sorte de professeur Tournesol distrait ou préoccupé uniquement par ses travaux, Albert Einstein a été de tous les combats de son temps. Il reste, à ce titre, un modèle à imiter.

Je donne