Un aggrégateur de nouvelles, Fimoculous, a compilé pour nous près d'une centaine de sites Web ayant fait leurs choix sur les meilleurs (et/ou les pires) produits de l'année, les livres les plus mémorables, les technologies les plus impressionnates, les découvertes scientifiques les plus intéressantes, les inventions les plus brillantes, etc. La revue Discover publie d'ailleurs un numéro consacré aux 100 découvertes scientifiques de 2006.

Dans la liste des gadgets importants, nous retrouvons les mises à jour des logiciels d'exploitation comme Windows Vista ou Ubuntu Linux, les nouvelles puces à microprocesseur double comme la Intel Core Duo et la AMD Athlon 64 X2 Dual-Core, les diverses variantes du iPod et du BlackBerry, et les omniprésentes caméras numériques.

Mais ces produits n'ont rien de révolutionnaire en soi. Ils ne changent pas la manière dont nous utilisons nos outils traditionnels ou ne modifient d'aucune façon nos modes de vie.

Par contre, certaines technologies, considérées d'abord comme amusantes ou réservées aux nerds, ont montré qu'elles pouvaient avoir des impacts insoupçonnés sur nos comportements. Ainsi, 2006 fut certainement l'année de YouTube comme l'a fait observé le magazine Time dans sa dernière édition de l'année. Ce site d'échange de vidéos, rendu possible par l'essor du service d'accès à large bande et la compression des fichiers audiovisuels, a redéfini les frontières de la liberté d'expression, du journalisme, et de la célébrité médiatique. Plusieurs politiciens se sont d'ailleurs rendus compte que si le ridicule ne tue pas, il fait très mal surtout lorsque nos frasques et bévues sont vues par le monde entier. Et les experts des médias prédisent que cet outil aura certainement des répercussions sur l'offre de la télévision commerciale et sur nos habitudes de visionnement.

D'ailleurs, conjointement à la croissance des blogues (dont on annonce cependant le plafonnement cette année) et des blogues vidéo (songeons justement à l'expérience de lonelygirl15), de plus en plus de gens développent une persona virtuelle, ainsi que le montre la popularité des sites de réseautage, comme MySpace et Flickr, ainsi que des communautés électroniques comme Second Life.

Certains gadgets auront probablement beaucoup d'impact lorsqu'ils se généraliseront, comme l'Internet, il y a une décennie. Par exemple, le projet OLPC, « un ordinateur portable par enfant » devrait révolutionner les méthodes d'éducation traditionnelles dans les pays en développement. 2006 a aussi vu des améliorations majeures dans le développement de nanotubes pour des ultracapaciteurs. Cette technologie permettra sans doute à moyen terme un meilleur rendement des automobiles électriques.

Soulignons également en ce début 2007 le lancement du nouveau iPhone d'Apple qui devrait se révéler le produit marquant sinon l'application phare de l'année qui vient. En effet, il semble que tout le monde et son prochain ne puisse plus se passer de téléphone cellulaire. (Cet esclavage virtuel me semble, à moi ainsi qu'à Umberto Eco, posséder plus d'inconvénients que d'avantages.) Il n'est donc pas difficile d'imaginer qu'un téléphone portable ayant les fonctionnalités d'une caméra numérique et d'un baladeur, pouvant naviguer sur le Web par écran tactile, et possédant le désign inpeccable des produits d'Apple, puisse s'accaparer une part non négligeable du marché de la téléphonie mobile.

Outre des avancées théoriques fascinantes (observation de la matière noire, lasers acoustiques, nouveaux éléments atomiques, etc.) et des applications médicales providentielles (par exemple, dans la réadaptation des amputés grâce à des implants neuronaux et des bras bioniques), c'est encore le grand public qui bénéficie régulièrement des progrès de la science et de la technologie.