Le 31 mai 2007, Alex Atamanenko, le porte-parole en matière d’agriculture du NPD, a déposé un projet de loi visant à bannir le "Terminator" des champs canadiens. Et là je ne parle pas d'Arnold Schwarzenegger !

Les technologies de restriction de l’utilisation génétique (TRUG) sont destinées à introduire, par transgénèse, un gène qui rend une plante stérile. D’où le surmom Terminator donné par ses détracteurs. Quoique moins discuté, une gène similaire peut aussi être introduit dans un animal.

Abonnez-vous à notre infolettre!

Pour ne rien rater de l'actualité scientifique et tout savoir sur nos efforts pour lutter contre les fausses nouvelles et la désinformation!

Conçue par Delta & Pine Land (maintenant une filiale de Monsanto) en partenariat avec le United States Department of Agriculture (USDA) à la fin des années 1990, ces technologies, non encore commercialisées, est maintenant brevetée dans plusieurs pays dont le Canada.

L’industrie mondiale de la biotechnologie agricole est particulièrement favorable à ces technologies. Par exemple, CropLife Canada qui regroupe les développeurs et les distributeurs de la biotechnologie agricole ( ex. Monsanto, Syngenta, BASF) évoque que les TRUG, pourraient minimiser ou même éliminer la dissémination des semences fertiles dans l’environnement et ainsi contribuer à la protection de la biodiversité.

Les opposants évoquent notamment le risque que les grands producteurs de semences puissent contrôler le marché des semences en obligeant les producteurs agricoles d’acheter, à chaque année, de nouvelles semences d’une plante non fécondable/fertile.

Une campagne internationale a été lancée en 2005, par des groupes et des mouvements de la société civile. La campagne a pour but de convaincre les États d’interdire cette technologie à l’échelle nationale et internationale et d’appuyer la lutte contre celle-ci menée par la société civile, les agriculteurs, les peuples autochtones et les mouvements sociaux.Le Brésil et l’Inde ont déjà un tel moratoire.

La position canadienne actuelle est que le gouvernement évaluerait les technologies au cas par cas advenant une demande d’approbation de l’industrie. Notons que la Fédération canadienne de l’agriculture s’oppose « à tout enregistrement de la technologie TRUG par le gouvernement du Canada jusqu’à ce qu’on ait pu évaluer en bonne et due forme les avantages et les inconvénients de cette technologie ».

De son côté, la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique recommande: « Qu’en l’absence de données fiables sur les technologies de réduction de l’utilisation des ressources génétiques, sans lesquelles il n’existe pas de base adéquate pour l’évaluation des risques potentiels, et conformément à l’approche de précaution, les produits comportant de telles technologies ne soient pas approuvés par les Parties pour les essais sur le terrain jusqu’à ce que des données scientifiques appropriées puissent justifier de tels essais, ni pour l’exploitation commerciale jusqu’à ce que des évaluations autorisées et scientifiques concernant notamment leurs impacts écologiques et socio-économiques et tous les effets défavorables sur la diversité biologique, la sécurité alimentaire et la santé humaine aient été effectuées de manière transparente, et que les conditions permettant leur utilisation bénéfique et sans danger aient été validées ».

Et vous, qu’en pensez-vous ?

Je donne