« Là où les médias voient des histoires d'horreur, les scientifiques voient souvent des histoires d'erreurs ». Voilà l’amorce d’un article portant sur la médiatisation des OGM paru dans le journal de l’Université Laval...

Le 27 novembre dernier, se tenait à l’Université Laval une journée sur la médiatisation des OGM. Cette journée a permis une rencontre entre des chercheurs dans le domaine des OGM et des journalistes scientifiques.

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Les chercheurs ont fait part de leur expérience avec les médias. Par exemple,«Lorsque je vois les erreurs que contiennent les textes qui portent sur des sujets que je connais, je me demande s'il y en a autant dans les articles qui traitent de sujets que je ne connais pas» et ajoute que «si on ne dit pas qu'on est contre les OGM, on nous classe automatiquement du côté de ceux qui sont pour».

D'après un autre scientifique, «lorsqu'on est nuancé, on n'est pas intéressant pour les médias».

Pour leur part, les journalistes scientifiques ont présenté leur métier et ses contraintes. Par exemple, la durée moyenne d'un extrait à la radio ou à la télé est maintenant de 10 secondes ou moins.

Ce format ne semble pas convenir aux chercheurs qui aimeraient avoir plus de temps pour mieux éduquer la population. Or le rôle des journalistes n’est pas d’éduquer, «Les médias sont au service de l'intérêt public, mais ils doivent aussi raconter des histoires intéressantes», selon une journaliste scientifique présente.

Par contre, tous sont d’accord sur un point : le manque de culture scientifique dans la population.

Selon une éthicienne présente à la journée « Il appartient à l'école de transmettre une plus grande culture scientifique aux jeunes afin de bien les préparer à exercer leur esprit critique et à faire des choix éclairés lorsqu'ils seront confrontés à des informations complexes et contradictoires dans des dossiers comme celui des OGM.»

Et vous qu’en pensez-vous ?

Pour en savoir un peu plus sur la médiatisation des OGM au Québec, je vous invite à lire un rapport déposé à la Commission de l’éthique de la science et de la technologie à ce sujet.

Selon ce rapport, sur les 228 articles publiés sur les OGM dans les journaux et magazines québécois entre 1999 et 2002, 152 (52,8%) étaient critiques, 125 (43,4%) étaient neutres et 11 (3,8%) étaient favorables aux OGM.

D’après les auteurs du rapport :

« Il en est pour les OGM comme pour d’autres thèmes : les médias aiment le sensationnel, les vedettes et les personnages hauts en couleur. »

« La presse québécoise est très critique à l’égard des OGM; cela se voit très nettement par les proportions d’articles critiques dans ce domaine. »

« Décalage important entre les positions de la presse au Québec et la position du gouvernement canadien. »

« La presse québécoise, à tort ou à raison, estime qu’il y a dans le public une crainte à ce sujet, et qu’il est de son devoir d’en parler. »

« Une autre lecture dirait qu’elle crée en partie et entretient la peur ou la crainte de la population à ce sujet. »

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