Comme à toutes les années, de nombreux magazines ont commencé leur récapitulation de l’année précédente en établissant des listes de nouvelles qui ont défrayé la chronique. Sans doute, la liste la plus complète est-elle celle de la revue Discover, qui établit les 100 découvertes marquantes de 2007 en science et en technologie. La liste est trop longue pour que l’on puisse la commenter en profondeur mais remarquons seulement que l’astronomie et l’exploration spatiale (mes petits dadas) y figurent en bonne position avec la matière sombre, les nouvelles exoplanètes, les vides cosmologiques, le trou noir au centre de la Galaxie, le tourisme spatial, etc. On observe aussi plusieurs histoires liées au réchauffement de la planète et au développement des applications génomiques.

La revue Scientific American est un peu moins généreuse mais nous offre tout de même les 25 découvertes scientifiques les plus importantes de 2007. Leur court résumé est intéressant et informatif. Cette revue de vulgarisation scientifique demeure l’une de mes préférées. Les rédacteurs en chef du magazine mettent eux-aussi l’accent sur les effets des changements climatiques, dont ils ont déjà discuté à loisir dans leurs éditoriaux.

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Du côté du magazine Time, les 10 découvertes scientifiques de l’année sont :

* les percées dans le domaine des cellules souches

* la séquence génétique complète d’un homme (Craig Venter)

* la supernova la plus brillante jamais observée (SN 2006gy)

* plus de 700 nouvelles espèces répertoriées

* la croissance de valves pour le coeur humain avec du collagène et des cellules souches

* découverte des Jupiters chauds

* un dinosaure similaire à un gros oiseau

* la migration humaine hors de l’Afrique (il y a 25 à 65 000 ans)

* l’animal le plus vieux du monde (une huitre de 405 ans)... qu’on a tuée en l’ouvrant !

* de la vraie kryptonite !

Il y a dans cette liste des items typiques d’une revue comme Time, une revue d’actualité américaine qui m’a toujours parue un peu superficielle ; il faut que leurs histoires scientifiques aient rapport à la plus GRANDE explosion ! ou au plus GROS oiseau préhistorique... sans parler de la kryptonite, qui n’est qu’une anecdote tout juste bonne à amuser les chimistes amateurs de bandes dessinées ! Enfin, j’apprécie tout de même cette revue qui s’est également donnée la peine de produire une liste des 10 percées médicales les plus importantes. Leur numéro de fin d’année avec leurs 50 listes de Top 10 est par ailleurs fort amusant.

C’est pourtant pire du côté des organismes de presse comme CNN où, parmi les « Top sci-tech stories of 2007 », on retrouve les démêlés avec la justice de l’astronaute Lisa Nowak, le flop de Vista, le nouveau système d’opération de Microsoft, le succès du iPhone, l’identification de la momie de la reine égyptienne Hapshepsut, et la montée du site de réseautage Facebook. Un peu n’importe quoi tout ça !

Pour la première fois, l’excellent magazine Wired a fait sa liste des plus importantes découvertes scientifiques de 2007. En 2007, contrairement aux années passées où quelques fraudes avaient terni l’image des scientifiques, les revues savantes ont pris soin d’éviter les fiascos scientifiques. Moins de Sturm und Drang et plus de science solide ! Wired met l’accent sur les percées médicales, notamment sur les cellules souches.

La revue Science, revue sérieuse entre toutes, offre aux internautes une édition en ligne très complète où l’on trouve des dossiers, sur la percée de l’année (la génomique personnelle), le suivi des percées de 2006, les découvertes de 2007, ainsi que les domaines à surveiller en 2008.

Parmi les découvertes de l’année, citons :

* des cellules souches à partir des cellules épidermiques

* l’origine des rayons cosmiques

* les mécanismes moléculaires liés aux sensations

* les mécanismes de transition chez les oxydes métalliques

* l’effet Hall quantique et ses applications éventuelles en informatique

* les cellules immunitaires spécialisées

* le contrôle moléculaire dans les réactions chimiques, pouvant déboucher sur de nouveaux produits pharmaceutiques ou des matériaux de synthèse

* les processus mnémonique et l’imagination en relation avec l’hippocampe

* la partie parfaite au jeu de dames

Comme on le voit, cette liste est beaucoup plus variée et reflète plus de découvertes fondamentales que d’autres listes provenant de revues de vulgarisation. De plus, on y retrouve une preuve mathématique (le jeu de dames), un domaine souvent ignoré ailleurs.

Parmi les domaines à surveiller dans l’année à venir, la revue Science suggère de tenir à l’œil:

* le Large Hadron Collider (LHC) au CERN

* la recherche sur les molécules de RNA qui contrôlent le développement des gènes

* des microbes synthétiques

* la paléogénomique (le génome des Néandertaliens)

* les matériaux multoferroïques (composés monophasés), pouvant fonctionner comme semi-conducteurs dans des dispositifs informatiques

* le génome des microbiomes (notamment la flore microbienne intestinale)

* nouvelles méthodes concernant l’exploration des circuits neuronaux

D’autres magazines compilent des listes plus spécialisées, par exemple, le National Geographic avec ses 10 trouvailles archéologiques de 2007, la NASA avec ses 10 découvertes et explorations de l’année, et les 10 révélations de l’année en environnement chez Live Science. Le magazine Slate publie même un « Best Human Nature Stories of 2007 » !

Comme on le voit, la perception de la science dépend en grande partie de l’observateur lui-même. Les journalistes d’actualité s’intéressent d’abord aux histoires spectaculaires et au « human interest » en nous bassinant avec les déboires amoureux des astronautes et la découverte de la kryptonite. Les revues de vulgarisation s’en tirent nettement mieux avec des résumés plus équilibrés des recherches scientifiques tandis que les éditeurs des revues spécialisées vont au-delà des réussites médiatiques pour identifier des découvertes peu connues, mais qui recèlent souvent des applications intéressantes, ou des avancées majeures dans des domaines de recherche pointus.

Comme quoi, la science a de tout pour tous ! Comme disait Walt Whitman : « Je suis vaste. Je contiens des multitudes. »

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