Art et controverse vont souvent de pair. Certains artistes aiment provoquer ou choquer, parfois pour déclencher des émotions chez le spectateur, parfois dans le seul but d’obtenir un peu de visibilité.

Le nom de Wim Delvoye vous dit-il quelque chose? Sans doute que non. Avant d’écrire ce billet, à moi non plus en fait. Mais si je vous parle de Cloaca N°5 , dite la « machine à caca », vous vous souvenez certainement que cette œuvre a défrayé la manchette il y a quelques semaines, lorsqu’elle a été exposée à la galerie de l’UQÀM. Peut-être avez-vous été amusés, intrigués, choqués, outrés? Delvoye, un artiste belge, voulait bien sûr que son œuvre soit provocante. Mais il y a plus. Comment une machine peut-elle produire des matières aussi… animales? J’ai été intensément intrigué.

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S’arrêtant trop souvent à l’aspect provocant, les médias ont fait peu de cas du travail scientifique derrière l’œuvre. Elle a pourtant nécessité une grande connaissance de la physiologie. Car la nourriture ne se transforme pas toute seule en excréments. La machine reproduit avec une grande précision toutes les étapes de la digestion : elle déchiquette la nourriture, la digère au moyen d’acides et d’enzymes, l’expose à l’action de milliards de bactéries, l’assèche. Le tout est maintenu à la température du corps humain (37°C), et les « résultats » sont criants de vérité…

Mon esprit scientifique s’est surtout amusé d’une telle machine. Et étonné de la grande ressemblance physique et chimique des excréments de Cloaca N°5 avec les nôtres. Mais j’ai tout de même été troublé d’une chose : pour quelques centaines de dollars, il est possible d’acheter des excréments de la machine, sous vide, pour ramener à la maison!

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