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Mon équipe de recherche vient tout juste de publier un article dans la revue Sustainability portant sur le bâtiment durable. Étant donné qu'il s'agit d'une revue de littérature, nous n’avons évidemment rien découvert. Cependant, le but de l’exercice était de montrer les défis auxquels doivent faire face les concepteurs de bâtiments durables, en particulier, de certains aspects qui avaient été jusqu’ici négligés

En effet, si historiquement, la consommation d’énergie d’un bâtiment était un bon indicateur de sa trace environnemental, cela est de moins en moins vrai. Avec l’amélioration de l’efficacité énergétique, l’énergie ayant servi à la construction du bâtiment occupe une part plus grande dans le bilan environnemental. En conséquence, le choix de matériaux de construction utilisés devient plus critique. Ainsi, le bois et l’acier sont préférables au béton. Mais, attention, il faut faire attention au contexte, car le bois importé sur de grandes distances perd de son intérêt.

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On note aussi des problèmes plus subtils pour qui veut réduire au maximum la trace environnementale d’un bâtiment. Ainsi, certaines informations de base ne sont pas fiables. C’est le cas en autre de la durée de vie de composantes qui a un impact direct sur le cycle de vie. De plus, la grande durée de vie du bâtiment fait en sorte que le coût environnemental de ses composantes varie significativement dans le temps. Un exemple particulièrement frappant est la disponibilité des pierres de taille, des agrégats ou du sable qui peut devenir problématique au niveau régional alors que ces matériaux sont inépuisables à l’échelle de la planète. C’est d’ailleurs une situation qui se produit actuellement en France où une pénurie de sable sévit.

Pour des raisons similaires, la production d’énergie locale n’est peut-être pas la meilleure solution du point de vue environnemental. En effet, la production d’énergie effective de certains capteurs solaires est très faible. Cela est particulièrement vrai pour les systèmes photovoltaïques; la situation des systèmes thermiques étant plus favorable. Dans ces conditions, il serait préférable pour l’environnement d’investir ces ressources dans la production d’énergie renouvelable dans des systèmes centralisés comme des éoliennes, de la biomasse ou dans l’hydroélectricité. En conséquence, les édifices net-zéro ne représentent donc pas nécessairement le meilleur choix.

Tous ces aspects rendent la tâche du concepteur de bâtiment plus complexe qu’il ne l’est habituellement admis. De plus, il est essentiel d’améliorer notre compréhension de ces phénomènes, car ils peuvent à eux seuls modifier le choix des meilleures pratiques à adopter dans le domaine du bâtiment durable. Ce qui peut avoir un impact sur les normes et politiques à mettre en place.

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