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« Qui sème le vent, récolte…» Récolte quoi, au fait ? C’est la question que l’on peut se poser quand on voit une multinationale controversée comme l’est Monsanto quand elle donne dans l’« humanitaire »…

La firme américaine Monsanto est le leader mondial dans la production et la vente d’OGM. Elle est également connue pour la controverse entourant ses techniques de vente et l’emploi de ses produits. Nombre de procès entourent la firme sur ces points, tant comme accusée (publicité mensongère : http://www.lemonde.fr/planete/article/2009/10/15/monsanto-definitivement-condamne-pour-publicite-mensongere-a-propos-du-round-up_1254230_3244.html , http://www.eau-et-rivieres.asso.fr/index.php?47/260 ; emploi abusif de substances : http://www.washingtonpost.com/ac2/wp-dyn/A54914-2002Feb22?language=printer , http://www.nytimes.com/1984/05/06/nyregion/vietnam-agent-orange-suit-by-veterans-is-going-to-trial.html?pagewanted=all …) que comme initiatrice de ces procès. 145 agriculteurs auraient été poursuivis par la firme depuis les années 90, principalement pour avoir utilisé une partie de la récolte comme semence pour l'année suivante, ce qui constitue une violation des accords de vente avec la firme (http://en.wikipedia.org/wiki/Monsanto#As_plaintiff).

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Dès lors, on peut s’étonner de voir la compagnie avoir fait un don de 475 tonnes de semences (équivalant à environ 4 millions de dollars US) à Haïti le 13 mai, suite au tremblement de terre qui a ravagé le pays ( http://www.monsantoblog.com/2010/05/20/five-answers-monsanto-haiti/ ). Dans le même communiqué, Monsanto se défend d’avoir donné des graines OGM mais bien des graines hybrides (ce qui, en soi, offre une bien piètre publicité pour ses produits OGM : « non, non, nous n’avons pas offert d’OGM, pensez-vous ! »). Cela n’a pourtant pas empêché la controverse.

Le problème est la crainte d’une perte de souveraineté alimentaire et un contrôle du géant américain. Crainte légitime ? Oui, en ce sens que l’introduction de ces graines risquerait d’entraîner la modification des habitudes de production agricole d’Haïti, en terme d’ouverture au marché international et de dépendance aux produits nécessaires à assurer le suivi de cette production (http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2010/06/04/013-haiti-monsanto.shtml , http://www.rue89.com/planete89/2010/05/27/le-futur-agricole-dhaiti-selon-lamericain-monsanto-152649 , http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2010-06-15-Haiti ).

Comme n’importe quel outil, les OGM peuvent s’avérer destructeurs en fonction de l’utilisation que l’on en fait. Monsanto domine ce marché et n’est pas franchement reconnue pour ses tendances écologiques ou humanitaires. Est-ce à dire qu’Haïti ressortira balafrée de l’acceptation de ce don ? Tout comme pour Troie, nous n’en connaîtrons la réponse qu’une fois le cheval introduit en ville. Souhaitons-leur tout de même une autre fin.

Grégory Haelterman

Ce billet a été écrit dans le cadre d'un travail d'équipe pour le cours RED2301 - Problèmes de vulgarisation, donné par Pascal Lapointe, à l'Université de Montréal à la session d'hiver 2011.

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