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À l'aube de 2012, je me dois de souligner quelques-uns des moments qui m'ont marqué, dans le cadre de mon implication dans l'Organisation pour la science et la société (OSS) et de cette «Année internationale de la chimie».

Il y a eu tout d'abord le nombre de conférences grand public – près de cinquante – que j'ai présentées à des auditoires variés. À ce chapitre, une des présentations qui m'a le plus touché est celle que j'ai donnée au mois de novembre à la Polyvalente de Black Lake. Au premier rang de la salle, se trouvait une classe de jeunes avec des «besoins spéciaux». De les voir apprécier comme ils l'ont fait mon spectacle de scène «La magie de la chimie» m'a vraiment réchauffé le cœur.

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Dans ce cadre aussi, je veux souligner l'accueil que j'ai reçu aux Îles de la Madeleine lors de ma visite au mois d'avril. Lucie D'Amours et ses collègues du Cégep des Îles m'ont fait découvrir avec beaucoup de chaleur ce coin magnifique du Québec que je ne connaissais pas.

Un événement innovateur auquel l’OSS a participé a été Chimie en fête, un «Génies en herbe» centré sur la chimie. Huit équipes, chacune composée de cinq étudiants, s’étaient inscrites et se sont affrontées en une série de matches de 30 minutes avec des questions, posées à un train d’enfer, auxquelles j’avais moi-même quelques fois de la difficulté à répondre. Les participants ont pu compter sur le soutien enthousiaste non seulement de leur famille, mais aussi de leurs camarades de classe qui rivalisaient d’énergie.

Du côté de l'audiovisuel, j'ai eu à commenter de manière régulière l'actualité scientifique, notamment à Radio-Canada, dans le cadre de l’émission quotidienne «L'après-midi porte conseil». J'ai pu remarquer que bien que l'événement qui a marqué l'année soit l'accident nucléaire de Fukushima, le public (ou devrais-je dire les médias) est toujours préoccupé par le bisphénol A (BPA), une préoccupation qui, à mon avis, se fait aux dépens de problèmes de santé potentiellement plus graves et plus immédiats. Prenons l'exemple de l'étude publiée au mois de novembre dans le Journal of the Medical Association. Les chercheurs ont trouvé que l’urine de personnes qui avaient mangé de la soupe en conserve pendant une semaine présentait des niveaux de BPA plus de mille fois plus élevé que celui de celles qui avaient consommé de la soupe fraîchement préparée. Toutefois, le fait de multiplier par mille des quantités qui sont minuscules au départ produit des quantités qui demeurent infimes. D'après les autorités sanitaires, il n'y a aucune indication que ces quantités minuscules aient un impact quelconque sur la santé humaine. Cela étant dit, il n'y pas de doute que la soupe fraîchement préparée soit meilleure pour la santé. Cela provient particulièrement du fait que le consommateur peut contrôler les niveaux de sel, un «produit chimique» présent dans les aliments en conserve qui est, pour moi, un vrai sujet de préoccupation.

Un autre moment fort de 2011 a été l'implication de l'OSS dans l'organisation du Symposium Lorne Trottier sur la médecine alternative. Les 7 et 8 novembre, quatre éminents conférenciers, les docteurs Harriet Hall, Paul Offit, Robert Park et Edzard Ernst, ont posé un regard critique sur un phénomène dont la popularité est grandissante. En plus des deux séances avec le public, qui ont chacune attiré plus de 500 personnes, chaque conférencier a eu l'occasion de rencontrer les médias et nos étudiants à McGill.

Néanmoins, pour l'OSS, le moment qui a le plus marqué l'année a été l'annonce faite dans le cadre de ce symposium par l'entrepreneur et philanthrope Lorne Trottier du don de 5,5 millions de dollars à la Faculté des sciences de l'Université McGill pour promouvoir la vulgarisation scientifique, la plus importante somme jamais versée dans ce but au Canada. De cette somme, 3 millions de dollars serviront à doter l'OSS, ce qui lui permettra de continuer ses activités et d'étendre son programme de sensibilisation et d'information scientifique, et cela, tant en anglais qu'en français. Le reste de la somme, soit 2,5 millions de dollars, servira à créer un fonds de dotation pour les symposiums scientifiques pour le public Lorne Trottier et les conférences annuelles Mini-Science, deux événements qui continueront de progresser grâce à l'OSS.

Il me reste seulement à vous remercier de m'avoir accompagné tout au long de 2011 et à vous souhaiter une bonne et heureuse année 2012. Par-dessus tout, face à toutes ces balivernes auxquelles nous sommes exposés, je vous souhaite de garder votre esprit critique, même si cela ne garantit pas toujours que nos décisions seront plus faciles à prendre.

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