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Protéger l’archipel Saint-François et y empêcher tout développement urbain. C’est la bataille que poursuit l’association Sauvons nos trois grandes îles.

La publication, en septembre dernier, d’une étude démontrant la haute valeur écologique de ces îles, vient renforcer la position de l’association qui voit dans cet archipel le potentiel d’un parc-nature. «On les appelle le joyau de la rivière des Mille-Îles», commence Anaïs Boutin, biologiste à Éco-Nature.

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Les îles Saint-Joseph, aux Vaches et Saint-Pierre se situent entre Laval et Terrebonne, à l’ouest de l’autoroute 25. Elles font près de 200 hectares, soit autant que la superficie du parc du Mont-Royal.Le site est l’une des dernières grandes superficies naturelles de la rivière des Mille-Îles. Pas moins de 245 espèces végétales et 226 espèces animales y ont été observées. «La grande valeur écologique des îles n’est plus à démontrer», continue celle qui a dirigé l’étude écologique.

Selon les auteurs de l’étude, en raison de la situation précaire de nombreuses espèces et des pressions grandissantes sur l'habitat, il apparaît capital d'assurer la protection de ces habitats le plus rapidement possible. Des espèces vulnérables et menacées, telles la tortue géographique dont le seul site d’hibernation confirmé au Québec se trouve sur l’Île Saint-Joseph et l’aigle royal, y ont été observées. L’Île aux Vaches recèle aussi la plus vaste érablière à érables noirs du Québec.

Des îles au statut précaire

Depuis son dézonage en 1989, l’archipel Saint-François, qui appartient aujourd’hui à deux promoteurs et à quelques propriétaires qui y résident, suscite l’intérêt de sociétés immobilières.

Déjà en 2002, une filiale de la firme Monit avait proposé qu’un lotissement de plus de 1 000 maisons soit construit sur l’île aux Vaches. C’est en réaction à ces spéculations que l’association Sauvons nos trois grandes îles (STGI) avait été fondée en 2008.

Une pétition en appui au projet de conservation présenté par l’association avait aussi été lancée la même année. Déposée en mai 2010 à l’Assemblée nationale, cette pétition a recueilli plus de 41 000 signatures. «Nous aimerions créer un parc de conservation dont les berges seraient accessibles à la population. Et comme dans un parc-nature, certains endroits seraient interdits au public pour protéger la faune et la flore», explique Huguette Larochelle, présidente du STGI, qui se bat depuis plus de 20 ans pour que ces îles soient protégées.

Une décision officielle quant à l’avenir des îles a été rendue en février dernier : le gouvernement québécois met en réserve, pour une période de deux ans, les îles Saint-Joseph, aux Vaches et Saint-Pierre en vue de leur conservation. La militante se dit satisfaite, même si elle reste tout de même inquiète.

Le gouvernement négociera avec les propriétaires actuels l’acquisition de ce territoire. La mise en réserve est renouvelable pour deux années supplémentaires.

Par Priscilla Reig – Agence Science-Presse

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