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Alors que le taux de tabagisme à Laval chutait de 27,7 % à 22,2 % de 2000 à 2010, voilà qu’il semble s’être stabilisé. Le taux de fumeurs réguliers et occasionnels n’a reculé que de 0,5% ces quatre dernières années. Comment relancer le déclin? L’Agence de la santé et des services sociaux de Laval a choisi une nouvelle stratégie. À défaut d’attirer les fumeurs dans les centres d’abandon du tabagisme, ce sont les centres d’abandon qui iront à eux.

Ces dernières années, plusieurs mesures législatives ont aidé certains fumeurs à écraser pour de bon. L’interdiction de fumer à l’intérieur des endroits publics, comme dans les bars et les restaurants, depuis le 31 mai 2006, en est un exemple.

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«Ce nouveau cadre législatif est venu appuyer une partie de la population qui voulait cesser de fumer. Le pourcentage restant représente un noyau dur de fumeurs», explique Sylvio Mansrevi, chef de l’équipe des saines habitudes de vie à l’Agence de santé de Laval.

La portion de fumeurs réguliers représente 15,4 % des Lavallois âgés de 12 ans et plus. Il existe plusieurs méthodes censées aider les gens à arrêter de fumer —plusieurs très controversées, comme l’acupuncture, le laser ou l’hypnose.

Les fumeurs peuvent aussi se rendre dans un centre d’abandon du tabagisme. «La stratégie actuelle est d’aller là où les gens sont, car ils ne viennent pas toujours à nous», lance M. Mansrevi.

Un projet pilote d’une durée de six mois a été mis en place, avec des résultats mitigés, dans deux centres d’éducation aux adultes de la région de Laval. «On offrait des services de cessation tabagique une fois par semaine avec une personne-ressource de notre réseau. Malheureusement, en six mois, seulement quatre personnes sont venues nous voir, déplore l’intervenant. Nous sommes en mode d’essais et d’erreurs en ce moment, mais on tente toujours d’avoir une présence sur le terrain».

Du cigarillo à la cigarette électronique

Il y a aussi le cas des jeunes. À Laval, on estime à environ 6400 le nombre de jeunes du secondaire qui consomment des produits du tabac. Au Québec, la moyenne d’âge d’initiation à la cigarette chez les élèves du secondaire est de 12,7 ans. Chez eux, les petits cigares aux arômes fruités, ou cigarillos, sont plus populaires que la cigarette. «C’était d’autant plus vrai à l’époque où ce produit était vendu à l’unité», précise M. Mansrevi.

Depuis, un autre produit, censé être une solution pour arrêter de fumer, devient de plus en plus la nouvelle porte d’entrée chez ces jeunes : la cigarette électronique. Elle fonctionne avec une pile. À l’intérieur, une cartouche dégage une fumée semblable à une vraie cigarette.«On entretient le culte du ''fumer, c’est cool'' chez les jeunes, mais plus tard, ils commencent à fumer de vraies cigarettes», se désole M. Mansrevi.

Il indique cependant que cette même jeune clientèle peut être positivement influencée par un autre gadget électronique qui fait partie de leur vie... la télévision ! «Les téléromans peuvent passer un message en mettant en scène des jeunes non-fumeurs qui projettent une image de santé, comme dans l’émission Taktik diffusée à Télé-Québec».

Marie-Eve Cloutier – Agence Science-Presse

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