impact_lune_1.jpg
Une étude scientifique tend à confirmer l'origine collisionnelle de la Lune

C’est dorénavant une quasi-certitude scientifique, la Lune est le résultat d’une collision cataclysmique entre la Terre et une planète de la taille de Mars, il y a près de 4,5 milliards d’années.

Abonnez-vous à notre infolettre!

Pour ne rien rater de l'actualité scientifique et tout savoir sur nos efforts pour lutter contre les fausses nouvelles et la désinformation!

Une étude conduite par une équipe de chercheurs de l’Université de Washington à Saint-Louis (États-Unis) et publiée dans la prestigieuse revue Nature , vient de confirmer un peu plus la théorie de l’origine collisionnelle dans la formation du seul satellite naturel de la Terre. Paniello, Day et Moynier ont analysé et comparé la composition en éléments volatiles de la Terre, Mars et la Lune. Ainsi, ils ont basé leur étude sur l’analyse du zinc (Zn) et de deux de ses isotopes. Le noyau des isotopes d’un élément renferme le même nombre de protons, mais un nombre différent de neutrons. Cela fait en sorte que les isotopes possèdent pratiquement les mêmes propriétés chimiques que l’élément de base mais ont en revanche une masse différente.

Dans la vie de tous les jours, on ne considère pas le zinc comme un élément volatile mais en cosmochimie, une branche de la géochimie qui s’intéresse à l’origine et à l’évolution des éléments chimiques dans le système solaire, le zinc est considéré comme un élément volatile, c’est-à-dire qu’il possède une température d’ébullition relativement basse comparée à d’autres éléments.

L’équipe du professeur Moynier a ainsi découvert que les échantillons lunaires ramenés des missions Apollo ont un déficit en éléments volatiles (incluant le zinc donc) et que le ratio entre les isotopes lourds et légers du zinc lunaire est plus important que celui de la Terre et de Mars. Ces résultats ne peuvent être expliqués que par un choc planétaire énorme qui aurait occasionné des températures très élevées, vaporisant de fait le zinc et ses isotopes légers alors que ses isotopes lourds se condensaient.

Voici le scénario de cette théorie: alors que la proto-Terre était encore en état de quasi fusion, soit de 10 à 150 millions d’années après son accrétion, un astre de la taille de Mars est entré en collision avec elle. Théia, baptisée ainsi par les scientifiques parce qu’elle est la mère de Séléné (la Lune) dans la mythologie grecque, fut littéralement vaporisée par le choc, tandis que son cœur métallique, lui, fusionna avec la proto-Terre. Il se forma un disque d’accrétion autour de la Terre qui devint par la suite la Lune.

Il est intéressant de noter que la vie telle que nous la connaissons sur Terre a directement été influencée par la présence de la Lune. En effet, sans la Lune, la rotation de la Terre sur elle-même serait beaucoup moins stable et la plupart des régions du globe subiraient des extrêmes climatiques sur des périodes de quelques mois. De plus, il a été prouvé que les marées générées par la Lune avaient eu une influence prépondérante sur la formation de la vie terrestre. Nous devons donc énormément à la Lune et donc par extension à cet astre qui eut la bonne idée de venir refuser la priorité à notre planète alors qu’elle était encore toute jeune.

Pour en savoir plus:

Un très bon documentaire de la BBC (en anglais) qui nous explique pourquoi nous devons tant à la Lune et un documentaire produit par Universcience.tv sur la mission japonaise Kaguya, qui a révolutionné notre compréhension de la Lune.

Je donne