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Texte écrit par Djamila Saad (17 ans), gagnante du concours Plumes de science - Depuis février 2013, un nouveau vaccin contre le sida est testé cliniquement à Marseille, en France. Mais que savons-nous de ce redoutable virus? Comment parvient-il à pénétrer autant de cellules sans être arrêté par les médicaments?

Imaginons ce virus comme un espion essayant de s’infiltrer dans une cellule de l’organisme. Sa mission : entrer dans la chambre secrète, soit le noyau de la cellule, pour s’emparer du coffre-fort, l’ADN, et en changer la combinaison.

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Pour arriver à ses fins, l’espion doit donc d’abord entrer dans la cellule. Il part à la recherche de la bonne candidate, celle qui présentera à sa surface des récepteurs CD4, dont la fonction est similaire à celle de ces machines à reconnaissance digitale, vues au cinéma et placées devant des immeubles, où il faut passer le doigt afin que l’empreinte digitale soit reconnue par le système pour pouvoir y entrer.

Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) cherche ce genre de récepteur, car il possède une protéine, la gp120, qui lui permet d’être reconnu par ce type de récepteur. Cette première étape s’appelle la fixation du virus.

La seconde étape consiste à entrer dans la cellule. La gp41, une autre protéine, permet la fusion des membranes et l'entrée du virus dans la cellule.

Puis, le virus doit se camoufler pour ne pas se faire repérer dans la cellule. Il change ainsi son ARN en ADN grâce à son super pouvoir : une enzyme appelée la transcriptase-inverse. C’est alors que les médicaments interviennent, comme des agents de sécurité, en bloquant l’enzyme. Inhibiteurs de la transcriptase inverse, les médicaments empêchent ainsi le virus de se déguiser pour se faufiler à sa guise dans la cellule.

Or, si les inhibiteurs échouent, le virus parvient à infiltrer l’ADN de la cellule et l’intégrer. Comme il ne peut pas le faire à l’aveugle, l’espion sort un autre gadget, une enzyme appelée intégrase. Elle agit un peu comme un GPS en lui indiquant le chemin à prendre. À ce moment, d’autres médicaments peuvent intervenir pour empêcher l’intégrase de fonctionner. Ce sont les inhibiteurs d’intégrase.

Même s’il a réussi à s’emparer du trésor de cette cellule, le virus ne manque pas d’ambition et aspire maintenant à prendre possession de l’ADN de toutes les cellules. Il se camoufle donc à nouveau, et transforme son ADN viral en ARN grâce à une autre enzyme, la transcriptase. Le virus peut ensuite se reconstituer grâce à la protéase qui lui permet de retrouver sa capsule. Ainsi, le virus redevient infectieux, et peut contaminer d’autres cellules. Des inhibiteurs peuvent bloquer la protéase, mais dans le cas contraire le virus ira de cellule en cellule jusqu’à s’emparer de tous les coffres-forts.

Vous l’aurez donc compris : il n’existe à ce jour aucun traitement qui puisse exterminer le virus. Les médicaments actuels ont plutôt pour objectif d’empêcher le virus de passer d’une étape à l’autre dans sa chasse au trésor en bloquant les effets de ses enzymes.

Ce texte a été écrit par Djamila Saad (17 ans), gagnante en catégorie « Jeunes » du concours de journalisme Plumes de science organisé à l'occasion du 24 heures de science.

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