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Un aperçu des vicissitudes de la vie de chercheur.

J'ai appris, il y a quelques jours, que mon contrat de chercheur pour la chaire de recherche t3e de l'École de technologie supérieure prendra fin au 30 juin. Après trois ans passées à participer à la construction de ce beau groupe de recherche, je dois avouer que c’est un peu difficile à accepter. Cependant, cette perte d’emploi était dans l’air depuis des mois. Car, voyez-vous, comme pour tout, il faut bien récolter de l’argent pour payer son salaire. Lorsque les projets ne démarrent pas et que ceux en place prennent du retard, que les collaborations avec les entreprises trainent à se mettre en place et que les subventions de recherche ne sont pas versées aux dates prévues, cela n’a rien d’étonnant.

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Cependant, ce qui m’a donné le plus dur coup psychologiquement est le rejet de ma demande CRSNG. Ce n’est pas tellement que c’était une surprise, car il est normal de se faire refuser sa première demande. De plus, changer 3 fois de domaine de recherche n’est pas quelque chose de positif pour l’évaluation par les pairs. Or, cette dernière a été catastrophique. En soi, la partie scientifique ne peut que s’améliorer, mais le temps commence à me manquer. En effet, il y a une règle non écrite qui dit que les candidats de plus de 45 ans ne peuvent espérer recevoir une première bourse et donc occuper un poste permanent. Or, j’ai 43 ans.

La principale faiblesse de mon dossier de candidature était la formation du personnel hautement qualifié. En effet, les codirections comptent pour très peu dans cette partie de l’évaluation. Or, il n’est pas possible seul de diriger des étudiants dans le cadre un poste de professeur associé. Bref, cela tue essentiellement tout espoir d’occuper un poste de chercheur dans le milieu académique.

Ce qui est particulièrement frustrant, c’est que j’avais recommencé à faire de la recherche. Rien de transcendant, mais j’ai eu idées intéressantes dans le domaine des capteurs solaires et du bâtiment durable. Je mets d’ailleurs la dernière main sur un article qui est critique du concept de maison passive (passivhaus), en particulier de l’isolation qui est excessive. J’ai encore deux articles à produire avec des collègues tunisiens sur le stockage thermique avant de quitter mon emploi, en cinq autres qui portent sur des idées que j’ai eu dans le domaine de l’énergie, mais que je n’ai pas encore couchées sur papier. Et, je devrai bien réviser la maitrise de mon étudiant à l'UQAR

De plus, il me reste une tonne de projets pas terminés que j’ai eus dans le passé. Il faudra bien un jour que me mette au réétalonnage de World3, à la base du célèbre livre Limits to Growth. Il faudrait aussi que je finisse par faire mon analyse statistique sur les observations d’OVNI au Canada. Prioritairement, je dois terminer mon papier sur la dynamique de la production scientifique mondiale qui traine depuis 9 ans dans mes cartons; deux autres portants sur la réforme du mode de scrutin et l’évolution de l’espace politique au Québec et au moins un article sur la réserve de ciel étoilé du mont Mégantic. De plus, on m’a demandé d’écrire un chapitre de livre sur l’énergie. Et, il y a mon projet de livre sur l’astrobiologie qui est sur la glace depuis des années.

Donc, avis aux intéressés, si vous cherchez un scientifique qui aime à la vulgarisation et qui possède une culture scientifique et technique très étendue (astrophysique, astrobiologie, technologie militaire, technologie spatiale, optique, traitement de signal, mode de scrutin, économie politique, économie biophysique, énergie, bâtiment durable et développement durable), tout en étant montrable en public, je suis disponible. Entre temps, vous risquez de lire mes billets un peu plus souvent sur ce blogue.

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