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La station d’épuration des eaux usées La Pinière est la plus grosse installation de traitement des eaux d’égout de Laval. Depuis sa construction en 1998, elle a contribué grandement à l’assainissement de la rivière des Prairies en retirant quotidiennement 20 tonnes de matière polluantes des eaux usées.

Une visite au cœur de l’installation s’est tenu le 16 novembre dernier lors de la Quinzaine des sciences, organisée par le Collège Montmorency, en collaboration avec le C.I.EAU de Laval.

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Boucler la boucle

La station d’épuration des eaux usées La Pinière est la plus importante des trois stations situées sur l’île Jésus, les deux autres étant la station Auteuil et la station Fabreville.

À elle seule, elle traite les eaux usées d’environ 75 % de la population lavalloise. Sa mise en service était la dernière étape du programme d’assainissement des eaux à Laval.

Avec son poste de relèvement comprenant 16 pompes submersibles de 275 kW chacune, la station La Pinière est l’une des plus importantes installations du genre en Amérique du Nord. «La station effectue le traitement de 254 millions de litres d’eau par jour, soit l’équivalent d’un milliard de verres d’eau. Sa capacité peut même atteindre 600 millions de litres d’eau par jour», fait valoir Éric Lévesque, ingénieur technique-mécanique et procédés à la station La Pinière.

Du traitement des eaux au traitement des boues

Les eaux usées sont acheminées par gravité au poste de relèvement d’une profondeur de 30 mètres. Les puissantes pompes submersibles de 500 L/seconde vont ensuite faire circuler l’eau aux premières étapes de prétraitement: le dégrillage et le dessablage.

Le dégrillage passe en quelque sorte les eaux usées au peigne fin: cette opération permet d’intercepter et d’éliminer les matières flottantes et les débris grossiers. Lors du dessablage, les particules plus denses, comme le sable et le gravier, sont retirées. Tous ces déchets sont transportés vers un site d’enfouissement. L’eau prétraitée poursuit ensuite son chemin vers l’un des six décanteurs de la station où des réactifs chimiques seront ajoutés aux eaux usées afin d’agglomérer les particules en suspension et en faciliter la décantation. «Ce processus forme les boues qui, une fois traitées, sont utilisées comme fertilisant sur les terres agricoles», précise Éric Lévesque. Après la décantation, plus de 80 % des matières en suspension et 75 % du phosphore sont éliminés.

Les boues, constituées à 96 % d’eau, sont pompées dans des bassins de stockage. Elles seront premièrement déshydratées pour être ensuite séchées dans un four rotatif, renommé avec raison le «dragon» par les employés de la station: la température de la bête atteint les 400 °C. À la fin du processus, les boues séchées prennent la forme de granules de 2 à 4 mm de diamètre.

Pendant ce temps, les eaux usées continuent leur course pour une dernière étape de désinfection avant d’être rejetées à la rivière. Pendant les mois de mai à octobre, les eaux traversent des canaux munis de lampes à rayonnement ultraviolet réduisant de l’ordre de 99,9 % la charge bactériologique. Le reste de l’année, la basse température de la rivière des Prairies se charge d’éliminer les organismes pathogènes.

Par Marie-Eve Cloutier – Agence Science-Presse - 1er décembre 2013

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