peel-river-watershed.jpg
Alors que la région du Peel Watershed, riche en minéraux, vient d'être ouverte à l'exploitation minière sous la condition de préserver une partie du territoire, une question éthique se pose : la science au service de l'extraction minière est-elle éthique ?

Plus large que l’Écosse, le Peel Watershed est l'un des rares territoires naturels canadiens où la faune et la flore sont entièrement préservées. Selon Jimmy Jonnhy, chef de la nation Na-cho Nyak Dun, ce territoire représente une source naturelle pour l'alimentation et la médecine traditionnelle. Le gouvernement du Yukon a décidé d'ouvrir partiellement ce territoire aux entreprises minières canadiennes. Au-delà du trouble imputé lorsqu'un écosystème est dévasté, on entre ici dans des préoccupations éthiques. Malgré le risque connu des dangers de l'extraction des minéraux dans des territoires protégés, le gouvernement canadien finance ces méthodes techniques. Dès août 2013, l'agence canadienne de développement économique du Nord et la ministre de l'Environnement ont annoncé « un investissement dans des techniques et processus de recherche innovateurs qui amélioreront la récupération de l'or placérien » dans le Yukon. Sur deux ans, le programme de recherche et d'essai, d'une valeur de 444 000 $, vise à trouver « des processus de récupération de l'or plus efficaces et plus rentables ».

Abonnez-vous à notre infolettre!

Pour ne rien rater de l'actualité scientifique et tout savoir sur nos efforts pour lutter contre les fausses nouvelles et la désinformation!

L'exploitation de minière et ses impacts

Pour extraire des minerais, il est nécessaire de procéder à plusieurs étapes. On commence par déblayer le terrain pour prospecter et démarrer l'installation d'infrastructures. Il advient alors de construire des routes pour l'accès au site très éloigné des villes, comme ce sera le cas dans le Yukon. Par exemple, l'exploitation de placier fait appel à une technique appelée « l'abattage hydraulique ». On déverse de l'eau pour récupérer l'or, à partir des sédiments qui en ressortent. Si l'Or attise les intérêts économiques de certains, l'eau déversée, quant à elle, pollue largement le territoire en libérant les sédiments dans d'autres eaux de surface comme les lacs par exemple. Selon une étude commanditée par la communauté européenne, « L’érosion peut provoquer le chargement important de sédiments (et tous polluants chimiques l’accompagnant) vers des plans d’eau proches, surtout pendant des tempêtes sévères et de grandes périodes de fonte de neige ». Mais l'or n'est pas le seul minerai concerné. Que ce soit pour l'exploitation de l'Or, du Zinc, du Nickel, du Cuivre, du Cobalt, du Molybdène, de l'Argent, ou encore du Plomb, dont les techniques d'exploitations diverges, les impact sur l'environnement sont considérables.

Quand les affaires prennent le dessus sur l'éthique

La conquête de l'or est loin d'être désuète au Canada. Le Yukon, en fait même depuis la fin du 19e siècle, le cœur de son projet culturel et économique, selon Stuart Schmidt, président de la Klondike Placer Miners' Association. Alors que les négociations entre le gouvernement du Yukon, les exploitants miniers et les autochtones s'éternisaient sans véritable accord, le projet économique semble devancer la préservation de la nature. Comment trouver un compromis face à deux visions de la science économique, l'une tournée vers l'or et l'autre vers la nature ?

Cécile Vivant

Sources :

CBC News National Geographic Daily News Guide pour l'évaluation EIE du domaine minier Les sciences de la Terre pour tous, Le Placer Aurifère Protect the Peel, Yukon's great boreal Wilderness

Je donne