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En France, le comité consultatif d'éthique national donne son avis positif aux pouvoirs publics sur la question du dépistage prénatal par prise de sang de la Trisomie 21. La détection de ce handicap chez les futurs enfants, facilement accessible et médicalement sécuritaire, pose un problème d'éthique scientifique.

Le dépistage par prise de sang

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Le dépistage prénatal de la Trisomie 21 est accessible à toutes les femmes enceintes françaises. 97% des fœtus dépistés chaque année sont avortés. Cette méthode est largement répandue dans d'autres pays européens comme en Allemagne ou en Autriche. La Trisomie 21 est en effet considérée pour beaucoup, comme un obstacle au rêve de fonder une famille parfaite et sans problème lié à la maladie. Au-delà de la Trisomie 21, tout type de tests sur les séquences génétiques des fœtus sont scientifiquement accessibles pour les parents. L'ancienne méthode de détection par amniocentèse comportait plusieurs risques de fausse couche. La prise de sang, elle, est admise par le Comité d'éthique national français comme une méthode sécuritaire. Ce-dernier garde toutefois une certaine réserve sur l'application généralisée du dépistage des maladies par la génétique.

Une question éthique plus générale

Les gènes susceptibles de subir des mutations sont maintenant reconnaissables par simple prise de sang. Du cancer à la maladie de Parkinson, la détection des maladies génétiques avant la naissance est de plus en plus performante. Pourtant, rien ne prouve que les maladies détectées actuellement ne soient pas amenées à disparaître au fil du temps. Selon le chirurgien urologue Laurent Alexandre, il serait par exemple probable que les cancers du sein ou des ovaires, soient contrôlés d'ici à 2050. Or, certains parents avortent déjà en France, de peur que leur enfant soit malade à l'âge adulte. Pour le moment, le dépistage des maladies sur le fœtus ne tient donc pas compte de l'évolution de la recherche en médecine sur les maladies. Dans le cas de la Trisomie 21, en 2013 des chercheurs de l'école de médecine du Massachusetts ont par ailleurs réussi à inactiver un des chromosomes responsables de ce handicap. Ils ont ouvert la voie à la thérapie chromosomique qui soignerait cette maladie des gênes. La détection des maladies avant la naissance pose donc une question éthique: doit-on se servir de la connaissance génétique pour rendre l'homme impénétrable par la maladie?

La recherche en génétique doit-elle être réglementée?

Certaines entreprises européennes, comme l'entreprise Cerba qui développe ces tests prénataux en Europe, semblent avoir un intérêt économique à permettre l'accès généralisé à la prédiction des maladies. Il s'agit par ailleurs, d'une avancée technologique considérable. Si ces tests sanguins se démocratisent pour tout type de maladies, les parents risquent de devoir faire face à des choix existentiels importants. La recherche sur la génétique progresse rapidement. La médecine évolue quant à elle différemment; en fonction du développement des maladies. Peut-on tout savoir sur les maladies des hommes et choisir de les éliminer avant même que celles-ci se manifestent? Doit-on choisir de soigner durant la vie, ou éviter tout risque de maladie par le biais de la génétique? Questions à suivre ...

Cécile Vivant

Sources:

• Article du Monde.fr.

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