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Valentine Delattre ou l'art de vulgariser la biodiversité et l'écologie tout en faisant rire.

Licenciée en sciences de la Terre et de l’environnement et actuellement étudiante en Master d’écologie, je m’intéresse aux Sciences de la Vie et de la Terre en général, depuis l’infinie variété des roches et minéraux jusqu’à la fascinante biodiversité de la faune et de la flore, avec une inclination particulière pour les poissons et les mammifères marins. Agence Science-Presse (AS-P) — Valentine, tu as rejoint la communauté de l’Agence Science-Presse récemment, mais tu possèdes ton propre blogue Science de comptoir depuis janvier 2013. Qu’est-ce qui t’a amenée à bloguer pour l’Agence Science-Presse?

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Valentine Delattre (VD) — L’Agence Science-Presse est une référence en matière de communication scientifique, c’est pourquoi j’ai eu envie d’en faire partie dès que j’ai commencé à bloguer (mais ironie du sort, je me suis décidée à y candidater très récemment!). C’est un grand privilège que de faire partie d’une telle communauté, et une belle occasion de faire des rencontres autour de la science et de la vulgarisation. Pour moi, ce réseau permet d’accroître la visibilité de mes articles et le nombre d’interactions entre membres, notamment par le biais de projets collaboratifs (à l’image des mois thématiques).

AS-P — Avant de te lancer, avais-tu une appréhension à bloguer ou est-ce que cela s’est fait naturellement pour toi?

Valentine Delattre (VD) — Bloguer la science a toujours été un divertissement à mes yeux. Tout s’est fait assez naturellement, sans aucune appréhension ni prise de tête. A ses débuts mon blogue était un vrai terrain d’expérimentation. J’ai tout de suite aimé la pleine liberté qu’offre le format ‘blogue’. J’avais très peu de contraintes, à part celles que je me fixais moi-même de rigueur et de véracité du contenu. Une fois mes marques trouvées, j’ai pu envisager de candidater à des réseaux tels que l’Agence Science Presse. AS-P — Qu’est-ce qui a été le plus difficile au début?

VD — Dès le début et encore aujourd’hui, la difficulté principale est de rester vraie, ce qui implique de relater fidèlement le contenu d’articles scientifiques, de varier les sources, et dans l’idéal de prendre des relecteurs spécialistes du sujet. L’autre difficulté, que je trouve particulièrement stimulante, est de trouver un angle d’approche original pour intéresser le lecteur, voire le faire sourire.

AS-P — À l'inverse, qu'as-tu trouvé facile ou stimulant?

VD — J’ai trouvé très agréable le fait de raconter une histoire. Et si le communicateur scientifique était une sorte de conteur moderne ? J’apprécie aussi de faire circuler les savoirs, de confronter les points de vue par l’intermédiaire du blogue. Au final, c’est un échange gagnant-gagnant pour lecteur et rédacteur. J’aime également la phase d’illustration de mes articles, c’est un bon prétexte pour dessiner utile.

AS-P — Qu'est-ce que cela t’a apporté et t’apporte encore?

VD — D’un point de vue purement égoïste, cela me permet de mieux structurer mon discours et de mieux intégrer les nouveaux acquis, d’approfondir les sujets de mon choix et/ou de rafraîchir des connaissances plus anciennes. Cela ouvre aussi l’esprit, en confrontant plusieurs points de vue (que ce soit un débat entre chercheurs par articles interposés ou entre le lecteur et moi par l’intermédiaire de commentaires ou de tweets). Bloguer apporte aussi des qualités utiles en science telles que rigueur, sens (auto-)critique, aisance rédactionnelle et pédagogie. Avantage non négligeable : comparé à d’autres supports comme les livres, sur un blogue, les retours sont quasi immédiats!

AS-P — Tes billets sont spécialisés en sciences de la vie et de la Terre et tu y ajoutes une dose d’humour. À l’Agence Science-Presse, on aime quand des blogueurs arrivent à faire passer de l’information scientifique en utilisant des approches originales. Penses-tu que la science en générale peut gagner en visibilité en utilisant des approches de vulgarisation moins formelles?

VD — Bien sûr ! Dans l’imaginaire collectif, la science est scolaire et réservée aux élites. Je pense qu’il est de notre devoir de montrer que la science peut être très accessible, amusante et enrichissante intellectuellement. C’est tout un pan de notre culture et de notre patrimoine qui est actuellement négligé et je pense qu’il est temps d’agir pour rendre le grand public davantage curieux de science.

AS-P — Pour conclure, quels petits conseils donnerais-tu à une chercheure ou un chercheur qui aimerait se lancer dans la tenue d’un blogue, mais qui hésite?

VD — Je dirais qu’il faut se lancer, que cela n’engage à rien. Vous avez forcément des connaissances qui pourraient intéresser d’autres personnes, vous détenez une expertise dans un domaine qui vous permet de déceler le vrai du faux dans le discours des médias. Ceux qui n’ont pas ces clés-là ne demandent qu’à entendre votre point de vue. Lutter contre la désinformation passe aussi par là. L’envers du décor, la Recherche au quotidien, est aussi un thème susceptible d’en intéresser plus d’un, à commencer par moi!

AS-P — Finalement, te vois-tu bloguer encore longtemps?

VD — Très certainement! Le blogue est un support très accessible et polyvalent qui se prête très bien à ce genre d’exercice. J’en suis ravie et je le conseille vivement à tous ceux qui voudraient se lancer dans la communication scientifique!

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