rever.jpg
Comme le mentionne Evan Thompson lors d’une conférence récente (voir le premier lien ci-bas), nous, occidentaux, sommes tellement centrés sur un mode de vie où la productivité est une valeur dominante que lorsque nous allons nous coucher, nous sommes crevés et «crashons» littéralement dans le sommeil.

Au point où nous n’expérimentons bien souvent même pas un état de conscience particulier qu’est l’état «hypnagogique», ce moment durant la première phase d'endormissement où nous sommes encore sensibles aux inputs sensoriels provenant de l’extérieur, mais plus tout à fait éveillés non plus. Un moment propice aux associations mentales originales de toutes sortes.

Abonnez-vous à notre infolettre!

Pour ne rien rater de l'actualité scientifique et tout savoir sur nos efforts pour lutter contre les fausses nouvelles et la désinformation!

C’est avec cette réflexion à l’esprit que ce billet inaugure la période estivale. Une période où je devrais pouvoir continuer à alimenter ce blogue hebdomadaire à quelques semaines près, pour cause de vacances, comme tout le monde. Mais il se peut que les billets soient moins des résumés complets d’un article précis publié récemment que quelques mentions d’articles très brièvement présentés afin de vous laisser tout le loisir de faire entre eux les associations et les explorations que vos propres vacances vous permettent. Ma façon, en fait, de me donner l’impression de lutter contre notre rythme de vie de fou en vous (en me) donnant un prétexte pour procrastiner un peu… ;-)

Par exemple, en écoutant simplement cette conférence de Evan Thompson, philosophe de la biologie et de l’esprit, auteur du très riche «Mind in Life» (2007) et de ce nouvel ouvrage sur lequel porte la conférence, «Waking, Dreaming, Being», attendu pour octobre 2014.

Et si vous voulez creuser un peu la question des structures cérébrales associées au rêve, le 3e lien ci-bas pointe vers une étude publiée il y a quelques mois au sujet d’une crontroverse discutée par Thompson dans son ouvrage à paraître.

L’article montre que l’activité cérébrale au repos n’est pas la même pour les individus qui se rappellent peu de leurs rêves que pour les gens qui s’en rappellent beaucoup. Ces données iraient ainsi dans le sens de l’hypothèse affirmant qu’il y a un système dans la région préfrontale de notre cerveau qui contribue aux rêves et qui est distinct de l’activité de la région du pont du tronc cérébral qui stimule le cortex, l’hypothèse principale encore dominante à ce sujet.

Enfin, il y a une semaine, paraissait dans la revue Science un article confirmant le rôle du sommeil dans la consolidation structurelle des connexions neuronales après un apprentissage. Plus spécifiquement, l’étude portant sur le cortex moteur de souris montre comment le sommeil favorise la formation d’épines dendritiques de manière spécifique sur un sous-ensemble de dendrites de neurones pyramidaux de la couche V. Ces résultats vont donc clairement dans le sens d’un rôle du sommeil dans la mémoire.

Et, si l’on extrapole un peu, sur les vertus plus large d’une vie que je vous (nous) souhaite plus reposante durant la belle saison…

Evan Thompson — "Waking, Dreaming, Being" at CIIS

Waking, Dreaming, Being

Resting Brain Activity Varies with Dream Recall Frequency Between Subjects

Sleep promotes branch-specific formation of dendritic spines after learning

Je donne