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Fini les années Rocky Balboa où la jeunesse américaine, casque de Walkman sur les oreilles, courait à en perdre haleine au son d’ Eye of the Tiger . Désormais, le kilométrage se mesure trop souvent à l’aulne du parcours d’un pouce sur une tablette. Un effort physique où la sueur numérique mène à une santé précaire, selon un rapport des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) publié en mai.

Année après année, la jeunesse américaine est de moins en en moins en forme. Rien de nouveau sous le soleil, me direz-vous. La plupart des études épidémiologiques montrent déjà que l’activité physique des jeunes Américains culmine avant l’âge de 10 ans —certaines études pointant même vers 2 ans!– avant de connaître un déclin régulier.

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La faute à quoi? Télévision, ordinateur ou autres gadgets à saveur technologique. Nos jeunes voisins du Sud passeraient en moyenne de huit à dix heures devant un écran. Et a priori ce n’est pas pour se faire exploser le palpitant en se repassant en boucle les légendaires sessions de body fitness de Jane Fonda ou se déhancher frénétiquement sur le morceau You too de Para One.

Mais les études épidémiologiques nous cachent une chose: l’état physique réel des adolescents américains. Les chercheurs du CDC ont donc pioché dans l’énorme base de données nommée National Health and Nutrition Examination Survey —Nhanes pour les intimes— pour trouver quelques indices.

Des données troublantes

Les scientifiques ont d’abord invité 450 filles et garçons de 12 à 15 ans, qui ont répondu au questionnaire du Nhanes en 2012, à se prêter à quelques exercices physiques. À noter que l’échantillon choisi est représentatif des différents groupes ethniques et socioéconomiques de la population américaine.

Au programme, pour ces cobayes, courir sur un tapis roulant jusqu’à l’épuisement... Trêve de plaisanterie, la course sert seulement à déterminer leur capacité cardiorespiratoire et à la comparer avec ce qu’elle devrait être pour leur tranche d’âge.

Au vu des résultats, il va falloir mettre la jeunesse américaine sous aide respiratoire. Et vite! Seulement 42% des adolescents sont en forme en regard de leur âge. En fait, 50% des garçons et 34% des filles ont un pied dans la «healthy fitness zone». Pas fameux pour un groupe pour qui l’activité physique devrait une seconde nature.

Et le groupe ethnique et les revenus familiaux n’ont aucune influence sur la forme physique des participants. Comprendre qu’un jeune vivant en dessous du seuil de pauvreté a autant de chance qu’un jeune d’une famille aisée de ne pas être en forme. L’argent n’achète pas la santé physique, semble-t-il.

Par ailleurs, en comparant le groupe de 2012 à celui de 2004, les chercheurs du CDC ont trouvé que l’état de forme moyen a diminué de 10% depuis 2004. Inquiétant quand on sait que la capacité cardiorespiratoire est l’un des meilleurs indicateurs de la santé à long terme des individus.

Aux États-Unis, certains médecins voient aujourd’hui débarquer des jeunes de 12 ans avec des symptômes de maladie cardiaque et certains hôpitaux ouvrent des cliniques de cardiologie préventive en pédiatrie. Du jamais vu. Et, le Canada ne sera pas épargné: un jeune sur cinq est obèse ou fait de l’embonpoint en 2013 selon Statistique Canada. Cela laisse présager la venue de jours sombres pour la santé publique. Alors, faites un effort, bougez-vous!

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