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Vous l’avez surement lu, ou vous l’avez surement entendu, des chercheurs, dont un de l'Université Montréal, Luc Doyon, ont découvert, en France, un outil en os aux multiples utilisations. Alors, à l’heure où le numérique ne cesse d’évoluer, pourquoi la découverte d’un outil en os fascine-t-elle autant?

Une découverte unique

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C’est en Bourgogne, en France, plus précisément dans la grotte du Bison, qu’un os issu d’un fémur gauche de renne fut retrouvé. Cette découverte datant de juin 2014 a récemment suscité l’intérêt des médias.

Ça n’est pas tant l’os qui nous intéresse ici, mais les traces retrouvées sur ce dernier. En effet, l’os aurait servi au dépeçage, et des traces témoignent de la fracturation d’un os, tout comme de l’affutage de la pierre. Bref, l’homme de Neandertal aurait d’abord travaillé cet os, puis s’en serait servi comme outils.

Luc Doyon (Université de Montréal, Canada), co-auteur de la découverte, explique dans un communiqué:

«La présence de cet outil dans un contexte où les outils de pierre sont abondants suggère qu'il s'agit du choix opportuniste d'un fragment d'os et de sa transformation en outil par Néandertal.»

Le bout d'os qui fait parler

Un bout d’os n’a pour nous aucune importance à moins qu’il intègre la WIFI, et nous permette d’échanger des messages. Pourquoi celui-ci séduit-il en particulier ?

Il va d’abord de soi que l’homme de Neandertal n’est ni plus ni moins que l’un de nos ancêtres. Une découverte sur lui nous permet d’en apprendre sur nous. Ensuite, même si on retrouve des bouts d’os tous les jours, celui-là est particulier. Il a été retravaillé, par le Néandertalien, afin d’en exploiter les différents usages.

Le terme «outils» surprend, et ranime les vieux débats. Aurait-on sous-estimé l’homme de Néandertal? Alors que l’Homo Sapiens n’a plus à prouver son intelligence, le Néandertalien lui a une réputation plus basse dans le coeur des préhistoriens.

Luc Doyon relate: «Il a longtemps été supposé qu'avant Homo sapiens, les autres espèces n'avaient pas la capacité de produire ce type d'artefact. Cette découverte réduit le décalage entre les deux espèces».

Le Néandertalien n'a pas dit son dernier mot

Le fait même que l’homme de Néandertal ait pensée à travailler cet objet, et à s’en servir pour de multiples actions, montre une certaine capacité de compréhension, et une volonté d’exploiter, de ce bout d’os. Certes ce n’est que la première preuve de cette hypothèse, mais l’excellent état de conservation de l’os indique à penser que d’autres découvertes sont à notre portée. Le passé nous rattrape, l’homme de Néandertal lui, pour le moment, nous échappe!

LEBRETON Anne

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