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Si vous avez déjà eu des punaises de lit dans votre maison, cela va sans dire que vous avez probablement vécu l’enfer! Ces petits arthropodes nous obligent à tout retourner, à tout laver et à s’arracher bien des cheveux sur la tête.

Parfois, malgré des efforts colossaux pour les mettre à la porte, ils élisent domicile dans votre demeure. Ils vous adoptent, contre votre gré. Toutefois, saviez-vous les puces de lits mènent une guerre impitoyable entres elles?

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Un douloureux prix à payer

Pour se multiplier comme elles le font, les punaises de lit (Cimex lectularius) doivent entreprendre une périlleuse confrontation. Alors que les femelles tentent d’échapper à l'accouplement, les mâles tentent d’y accéder par tous les moyens.

Lors de la copulation, le mâle doit déchirer l’abdomen de la femelle avec son sexe pour y déposer son sperme.

Ouf!

La femelle se retrouvera donc avec une blessure et elle perdra des fluides ainsi que de l’hémolymphe, du sang d’insecte. Tout un traumatisme. Toutefois, avec l’évolution, ces dernières ont développé un abdomen de plus en plus rigide, pour éviter que les mâles arrivent à y déposer leur sperme.

Hélas, les mâles ont riposté en disposant d’un sexe de plus en plus pointu et perçant. Un peu comme une aiguille.

On appelle ce principe, la co-évolution. Ainsi, les mâles qui arrivaient à s’accoupler étaient ceux qui avaient le sexe le plus affûté. En étant ceux qui ont le plus perpétré leurs gènes, l’évolution les a favorisés.

De l’autre côté, c'est le même principe pour les femelles.

Cette tendance à éviter l’accouplement se nomme la résistance, soit, dans ce cas précis, la défense des femelles vis-à-vis des mâles.

Or, des chercheurs allemands semblent avoir découvert qu’un changement majeur est survenu au sein de l’évolution de ces punaises de lits.

Les femelles abdiquent!

Pour pallier à cette coûteuse attaque, celles-ci ont opté pour une autre stratégie, celle de la tolérance. En étudiant la composition de différentes parties de l’abdomen des punaises de lit femelles, les chercheurs ont fait une découverte stupéfiante.

La partie de l’abdomen où le sperme est déposé, le spermalège, était différente des autres. En effet, à l’aide de la microscopie par fluorescence et d’un microscope confocal à balayage laser, ils ont découvert que cette partie spécifique contenait de la résiline, un protéine élastique que l’on retrouve chez les insectes.

Cette protéine fait en sorte que lorsqu’il y a déchirure, la blessure se referme plus rapidement et la perte d’hémolymphe est réduite. Ce qui rend l’expérience un peu moins traumatique.

Or, cette découverte implique que ces punaises de lits ont opté pour une autre stratégie évolutive, la tolérance. À l’instar de la résistance, la tolérance est une stratégie qui est bénéfique pour les deux sexes.

Ainsi, ni le mâle ou la femelle devront développer ou favoriser de nouveaux traits génétiques pour faciliter ou empêcher la copulation.

Il semblerait donc que la femelle a opté pour une stratégie visant la réduction du traumatisme infligé par le mâle et ainsi la diminution des coûts énergétiques associés à la défense.

Comme de quoi ces petites punaises qui font le malheur de bien des gens sont bien ingénieuses!

Par Camille Martel

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