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Au Québec, au-delà du 51e parallèle, la majorité des feux de forêt s’amorce de façon naturelle. Le plus souvent ils sont déclenchés par la foudre. À cet endroit, la forêt boréale est principalement constituée de conifères, des arbres propices à s'enflammer facilement.

En 2010, une équipe franco-canadienne de chercheurs du Centre européen de recherche et d'enseignement des géosciences de l'environnement, du Centre de bio archéologie et d'écologie de Paris, et du Service canadien des forêts, rapportait que, d'ici la fin du XXIe siècle, la fréquence des feux de forêt augmenterait dans le nord du Canada.

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En effet, grâce à des modèles mathématiques utilisant des prélèvements de sédiments de carbone provenant du fond de quatre lacs de la forêt boréale, au sud de la baie d’Hudson, ainsi que de l'information sur le climat obtenu à partir de données atmosphériques, les chercheurs ont pu établir que la fréquence des feux de forêt naturels suit une courbe positive reliée à l'augmentation des températures. Avec le rapide réchauffement climatique des 40 dernières années, des augmentations des températures estivales ont été observées dans le Nord-du-Québec ainsi qu'une augmentation des feux de forêt et cela se poursuivrait jusqu'à la fin du XXIe siècle. Tout récemment, durant l’été 2013 des feux dévastateurs ont été enregistrés dans le Nord-du-Québec.

Ce sont des feux de même ampleur que ceux de l'été 2013 dont Martin Girardin, chercheur au Centre de Foresterie des Laurentides du Service canadien des forêts, est le plus inquiet. « Les feux de cette ampleur laissent place à un paysage lunaire après leur passage », souligne-t-il. Même que le domaine de la pessière à lichens est en train de s'étendre vers le sud. Alors, si la production des gaz à effet de serre n’est pas ralentie, les arbres du Nord-du-Québec disparaîtront en fumée. Heureusement, pour freiner cette progression, des solutions comme Carbone boréal , un programme de compensation de gaz à effet de serre par plantation d’arbres développé par l’Université du Québec à Chicoutimi, a récemment vu le jour. Le principe de ce programme est que toutes organisations et tous individus désirant financer la plantation d’arbres pour compenser leurs émissions de gaz à effet de serre peuvent le faire.

D'après M. Girardin, spécialiste en historique des feux, deux éléments clés sont nécessaires pour assurer le succès de ce programme. Il s’agit de ne pas planter d'arbres au-delà du 51e parallèle, où les feux de forêt sont fréquents et dévastateurs. L’idée est d’éviter les accidents de génération, où certaines essences d’arbres disparaissent complètement ravagées par des feux assez sévères de façon rapprochée. Le deuxième élément, est de favoriser la plantation de feuillus, des essences moins favorables aux feux de forêt.

Alors, si vous décidez d'adhérer à un programme comme celui de Carbone boréal, assurez-vous que votre investissement sera placé au bon endroit pour ne pas qu'il s’envole en fumée!

Dominique Larouche

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