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Alors qu’il y a environ un mois le Japon soulignait le sombre quatrième anniversaire de la catastrophe nucléaire de la centrale Fukushima-Daiichi, des traces de radioactivité ont atteint la côte de la Colombie-Britannique.

Il s’agit d’une première propagation des radiations jusqu’en Amérique du Nord. Les scientifiques s’unissent toutefois à calmer les inquiétudes de la population, puisque la quantité d’isotopes radioactifs détectée est si minime qu’elle n’affectera pas la vie humaine ou marine. L’échantillon, récolté près d’un quai de Ucluelet, à environ 300 km à l’ouest de Victoria, contenait 1,4 becquerel par mètre cube de césium-134 et 5,8 becquerels de césium-137. « La limite maximale permise par Santé Canada dans l’eau que nous buvons est de 10 000 becquerels par mètre cube », a comparé un chimiste en océanographie de l’Université de Victoria interrogé par le Vancouver Sun, Jay Cullen.

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De premières traces de radioactivité en provenance de Fukushima avaient antérieurement été détectées par des scientifiques canadiens en 2012, mais beaucoup plus loin, à 1500 kilomètres de la rive de la Colombie-Britannique. Bien que cette première atteinte était mineure, elle est survenue deux ans plus tôt que ce qui était anticipé par les experts. Il est pour l’heure difficile d’évaluer quand la terre ferme sera touchée, puisque les mouvements marins à proximité de la côte sont plus imprévisibles que les courants océaniques globaux.

La côte pacifique est surveillée régulièrement depuis une quinzaine de mois. Le nouvel échantillon de Ucluelet a été recueilli par les scientifiques bénévoles d’un programme indépendant de recherche basé à Cape Cod, Our Radioctive Ocean. Cette initiative locale a été chapeautée par l’institut américain océanographique de Woods Hole, qui analyse chaque mois les échantillons en provenance de 60 sites longeant le littoral ouest du Canada et des États-Unis jusqu’à Hawaii.

Les scientifiques sont soulagés que le taux de contamination décelé soit aussi bas. « La prédiction, c’est que nous n’approcherons pas des niveaux qui présentent un danger pour la santé de personne », résume Jay Cullen. Le niveau de césium-137, de 5,8 becquerels par mètre cube, conforte les calculs qu’avait fait Pêches et Océans Canada. L’organisation gouvernementale prévoit le retour à un taux normal, soit d’environ un becquerel par mètre cube, en 2021. Au Japon, quatre ans après le pire accident nucléaire depuis celui de Tchernobyl, en 1986, l’état des lieux demeure critique. Si des progrès ont été faits, le plus gros reste à faire. C’est le constat qui ressortait de la récente mission d’inspection faite à la mi-février par des experts de l’Agence internationale de l’énergie atomique. La gestion des eaux contaminées est le plus gros défi auquel fait face l’opérateur du site, la société Tepco. Trois des six réacteurs touchés par la catastrophe en 2011 ont leurs cuves percées. Chaque jour, quelque 650 tonnes d’eau radioactive doivent être traitées. La capacité maximale d’entreposage des réservoirs, qui est de 800 000 tonnes, est à 200 000 tonnes d’être atteinte.

Émilie B.

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