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Saviez-vous que l’on n’attrape pas la grippe à cause du froid ? Que toutes les grippes sont aviaires ? Et que la grippe espagnole n’a rien à voir avec l’Espagne ?

Toutes ces croyances ont été contredites par le Dr Karl Weiss, médecin microbiologiste à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, lors d’une conférence grand public au Musée Armand-Frappier le 10 novembre 2015, pendant la Quinzaine des sciences au Collège Montmorency.

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« On attrape la grippe en hiver dans l’hémisphère nord, car on reste plus cloisonné et qu’il y a moins de circulation d’air. Toutes les grippes sont “aviaires”, car le réservoir naturel du virus est les oiseaux.

En ce qui concerne la grippe espagnole, elle a été nommée ainsi, car l’Espagne, pays neutre durant la Première Guerre mondiale, a été la première à rapporter le nombre de morts de la première pandémie de l’histoire », a expliqué le Dr Weiss.

Le mécanisme de la grippe

Le virus de la grippe a besoin des cellules dans nos bronches pour se reproduire. Grâce à des protéines présentes à sa surface (nommées « H » et « N », respectivement pour « hémagglutinine » et « neuraminidase »), le virus entre dans nos cellules, se multiplie et finira par relâcher des centaines d’autres virus.

L’infection devient rapidement symptomatique.

« Pour se multiplier, le virus de l’influenza doit d’abord transformer son ARN en ADN. Lorsqu’il copie son code génétique, cette étape de transformation l’amène à faire des erreurs, raison pour laquelle le virus mute », raconte Karl Weiss.

Il existe 16 formes de « H » et 9 formes de « N » pouvant former différentes combinaisons, par exemple, H1N1. « Quand on dit que la grippe est “mauvaise” cette année, c’est que le virus est tellement nouveau que beaucoup de gens l’attrapent », précise le docteur.

Défi de vaccination

Afin d’immuniser les gens contre le virus de la grippe, il faut donc tenter de deviner qu’elle sera la souche du virus qui se propagera dans les fines sécrétions respiratoires de la population après une toux ou un éternuement.

« Des groupes de scientifiques de l’Organisation mondiale de la santé se penchent sur cette question chaque année. L’efficacité globale du vaccin contre la grippe est de 85 % pour adultes en bonne santé et entre 30 et 50 % pour les personnes âgées », conclut-il.

Marie-Eve Cloutier – Agence Science-Presse

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