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Dans les prochaines semaines se tiendront à Montréal deux événements d’envergure internationale sur les sciences cognitives. D’abord l’école d’été de l’Institut des sciences cognitives de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), dont on a ici souvent suivi les activités . Pour sa sixième édition qui se tiendra du 20 juin au 1er juillet prochain, c’est sur la question du raisonnement que se pencheront plus d’une cinquantaine de chercheurs (en anglais, étant donné la nature internationale de l’événement).

Organisée par le professeur Serge Robert, de l’UQAM, les conférences porteront sur des aspects du raisonnement aussi variés que

« les développements récents en logique formelle pour la modélisation du raisonnement humain ; l'étude expérimentale des heuristiques humaines , des biais et des sophismes ; les modèles computationnels et la simulation du raisonnement ; les fondements neuronaux du raisonnement ; le raisonnement et la cognition ; le raisonnement et la perception ; le raisonnement et la mémoire ; le raisonnement et le langage/acquisition des langues ; le raisonnement et l'évolution ; la logique et la computation ; l'enseignement et l'apprentissage de la logique et des habiletés argumentatives ; les inférences créatives, les analogies , l'induction et l'abduction. »

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Bref, tout un programme qui s’adresse bien sûr aux chercheurs, mais aussi aux professionnels et aux étudiants à la maîtrise et au doctorat des domaines concernés (psychologie du raisonnement, neuroscience, philosophie de l’esprit intelligence artificielle, linguistique, etc.). Tous les détails pour s’inscrire dans le premier lien ci-dessous.

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L’autre événement est le congrès de l’Association pour la recherche en neuroéducation (ARN), dont la cinquième édition aura lieu du 24 au 27 mai prochain, également à l’UQAM. La neuroéducation est ce champ d’étude qui cherche à mieux comprendre ce qui se produit dans le cerveau des élèves lors des apprentissages, dans l’espoir de mieux comprendre les causes des difficultés particulières de certains d’entre eux.

Depuis que l’imagerie cérébrale est devenue accessible pour ce genre d’études (bien que toujours très chère), il est vrai qu’elle a donné lieu, souvent à juste titre, à certaines critiques, notamment envers tous les enrobages « neuros » destinés à vendre des produits. J’ai rappelé dans un billet antérieur à quel point étudier les mécanismes qui permettent à l’être humain d’acquérir des connaissances sur le monde (et de les transmettre) était un processus complexe qu’il fallait aborder sur la pointe des pieds, c’est-à-dire avec une extrême prudence. Les travaux d’Olivier Houdé déjà présentés ici vont en ce sens. Et c’est justement son collègue Grégoire Borst qui donnera la conférence d’ouverture du congrès de l'ARN intitulée « Contrôle inhibiteur, développement neurocognitif et éducation ». Borst y abordera entre autres le phénomène par lequel un individu à tendance à utiliser une stratégie automatisée (ou une « heuristique ») pour résoudre un certain type de problème au lieu d’appliquer une stratégie cognitive analytique (un « algorithme ») plus laborieux mais plus efficace pour trouver la bonne solution. Borst et son équipe ont par exemple montré que des tâches emblématiques de la psychologie du développement comme les tâches piagétiennes de conservation du nombre « reposent plus sur la capacité de l’enfant à inhiber une stratégie sur-apprise que sur sa capacité à comprendre la logique de la tâche comme le pensait Piaget. »

Voilà qui rejoint tout à fait la question des biais cognitifs qui sera discutée à l’école d’été de l’ISC et qui montre le caractère foncièrement interdisciplinaire des sciences cognitives.

a_lienÉcole d'été en sciences cognitives : le raisonnement a_lienCinquième congrès de l’Association pour la recherche en neuroéducation (ARN)

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