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À quelques semaines du début des Jeux olympiques de Rio, tous les yeux sont tournés vers le Brésil, qui fait face depuis plusieurs mois à une épidémie du virus Zika. Un groupe de 150 experts mondiaux a même recommandé en mai de repousser la tenue de l’événement par peur de propagation endémique du Zika. Malgré tout, le comité olympique a décidé de suivre l’avis de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de ne pas reporter les JO. Certains sont hautement redoutables, d’autres plutôt inoffensifs, reste que les virus comme le Zika sont depuis toujours une source intarissable de crainte, de questionnement et d’incompréhension. Nous allons tenter de démystifier ces mystérieux petits organismes, que l’on considère à la limite du vivant.

On sait qu’il nous infecte et qu’il peut nous rendre malades, très malades. Mais au juste, qu’est-ce qu’un virus ? En gros, c’est du matériel génétique, de l’ADN ou de l’ARN, enveloppé par une couche de protéines qui se nomme la capside. Plus précisément, le virus est un agent infectieux, un agent pathogène biologique, qui se développe grâce à un hôte, comme une cellule humaine ou une bactérie.

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Lorsqu’on contracte un virus, celui-ci peut se reproduire de deux façons dans notre corps : par le cycle lysogénique ou par le cycle lytique. Dans le cycle lysogénique, le virus introduit son ADN dans celui d’une cellule hôte saine. Il reste cependant silencieux et ne cause aucun symptôme, car son ADN n’est pas exprimé en protéines virales. L’information génétique du virus est toutefois transmise aux descendants de l’hôte infecté par division cellulaire. C’est le mode de reproduction virale du VIH par exemple. En réponse à un stress cellulaire, un virus peut passer de la phase lysogénique à la phase lytique et alors causer des symptômes. Ainsi, le VIH peut évoluer et devenir le SIDA. D’autres virus, comme celui de la grippe, n’entrent jamais en phase lysogénique.

Dans le cycle lytique, l’ADN du virus est exprimé par la cellule hôte. Une fois infectée, celle-ci synthétise de nouvelles protéines virales. De nouveaux virus se créent alors à l’intérieur de la cellule, qui finit, la plupart du temps, par se désintégrer et ainsi mourir. Une fois la membrane cellulaire rompue, les nombreux virus libérés ne perdent pas de temps et vont infecter les autres cellules environnantes. Chaque virus a d’ailleurs une voie d’entrée et un lieu d’infection spécifiques dans le corps. Le virus du papillome humain ne se transmettra pas de la même façon et ne causera bien entendu pas les mêmes symptômes que celui de la grippe.

Un être vivant, oui ou non ?

Étonnamment, on n’arrive pas encore à déterminer si les virus sont des êtres vivants ou non. Les scientifiques ne réussissent pas à s’entendre. Ceux qui considèrent qu’un organisme est « vivant » s’il peut transmettre de l’information génétique verront alors le virus comme un être vivant. Par contre, ceux qui sont d’avis qu’un organisme est vivant s’il possède un métabolisme n’incluront pas les virus dans cette catégorie. En effet, les virus transmettent de l’information héréditaire et se reproduisent, mais pour y arriver, ils ont besoin d’utiliser la machinerie métabolique de la cellule hôte qu’ils vont infecter. La question est donc loin d’être élucidée.

Contrairement à la croyance populaire, les virus n’ont pas seulement une portée négative. Ils sont utiles pour préserver l’équilibre de l’écosystème, en s’attaquant notamment aux bactéries. Ils sont également employés dans le domaine de la biotechnologie pour entre autres immortaliser des lignées cellulaires, ce qui permet de diviser des cellules de façon illimitée afin d’en faire la culture et de les utiliser en laboratoire.

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