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On a tous fait sonner un instrument de musique, ne serait-ce que sa propre voix ; pourtant, sait-on comment l’harmonie se produit ? Antoine Houlou-Garcia vous emmène dans l’univers des sons pour construire une gamme à la manière de Pythagore et vous révèle ensuite les secrets de la gamme tempérée ! Retrouvez Arithm'Antique et plein d'autres choses passionnantes sur La Vie Des Classiques !

 

 

Quand on songe aux nombres dans l’Antiquité, on pense assez naturellement à Pythagore. Et qui dit Pythagore dit rapidement harmonie des sphères, voire harmonie tout court. Vous l’avez sans doute compris : ce deuxième épisode est consacré à la construction mathématique de la gamme pythagoricienne.

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Si vous voulez voir comment construire de la musique avec des mathématiques, vous pouvez consulter un article sur la musique dodécaphonique en cliquant ici. Mais pour comprendre comment construire la gamme, rien ne sert de connaître des propriétés arithmétiques des nombres premiers : il suffit de savoir faire des multiplications.

Si vous avez regardé la vidéo, vous savez pourquoi figure un loup hurlant sur l’affiche de cet épisode. C’est en rapport avec la fameuse « quinte du loup » qui pose problème dans la gamme pythagoricienne. Vous aurez noté que toute la construction de la gamme est basée sur le rapport 3/2 (rapport qui correspond à la quinte), et cela n’a rien d’étonnant car pour Pythagore « les principes sont d’une part les nombres et leurs rapports (qu’il appelle aussi harmonies) et, d’autre part, les éléments composés des deux, qu’il appelle géométriques »[1].

L’un de ses disciples, Philolaos, ira même plus loin : « il pense que tout est produit par la nécessité et l’harmonie »[2]. L’harmonie est en effet une notion centrale pour les pythagoriciens qui n’hésitèrent pas à parler d’une « harmonie des sphères » pour caractériser les sons émis par les planètes. Pure fantaisie direz-vous ? Et pourtant : la NASA a récemment enregistré les sons de l’univers, et en particulier ceux aux abords des planètes.

Mais les pythagoriciens vont même plus loin en voyant l’harmonie également dans notre être. En effet, « pour Pythagore et Philolaos, l’âme est l’harmonie »[3]. Pour autant, l’histoire ne dit pas si l’harmonie de l’âme est basée sur la gamme pythagoricienne ou la gamme tempérée…

[1] Aétius, Opinions, I, iii, 8. [2] Diogène Laërce, Vies, VIII, 85. [3] Macrobe, Commentaire sur le Songe de Scipion, I, xiv, 19.

 

 

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