Boîte de chocolat

En janvier dernier, des chercheurs de l’Institut national de sciences physiologiques au Japon ont découvert que certains neurones sensibles au stress étaient responsables de déclencher l’envie soudaine et irrésistible de manger des sucreries.

C’est la Saint-Valentin. Vous tentez d’impressionner votre tendre moitié, une douzaine de roses rouges à la main. Derrière vous, un souper aux chandelles est dressé. Vous terminez de lire nerveusement le poème romantique rédigé la veille au clair de lune. Elle ouvre avec hâte la boîte en forme de cœur que vous lui avez offerte et elle constate que les chocolats sont à moitié mangés ! Mais ne vous inquiétez pas, ce n’est pas par manque de volonté que votre envie de dévorer ces sucreries a pris le dessus ; votre stress pourrait être à blâmer.

Des souris gourmandes

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L’étude publiée dans le journal Cell Reports a identifié que certains neurones normalement activés par le stress ou par le jeûne causaient une préférence pour les sucreries chez des souris. Les chercheurs ont d’abord privé les rongeurs de nourriture pendant une journée, puis leur ont donné le choix entre dévorer un repas riche en sucre ou riche en gras. Les souris démontraient une préférence marquée pour le premier repas. En effet, les souris ont mangé une quantité 30 % plus grande d’aliments sucrés que d’aliments gras. Cette quantité est presque quatre fois celle mangée par des souris qui n’étaient pas à jeun. Cette préférence a pour bénéfice de remplir les réserves de glucides du corps qui serviront à nourrir rapidement le cerveau après une période de jeûne prolongée.  

Selon les scientifiques, le stress, tout comme le jeûne, activerait la protéine AMPK qui agirait ensuite comme un joueur donnant le botté d’envoi pour démarrer le travail d’un groupe de neurones. Ces derniers se trouvent dans l’hypothalamus, communément appelé le centre de contrôle de l’humeur et de la faim. Il reste encore à comprendre comment les neurones une fois activés agissent pour signaler une préférence pour le sucre.

Prévenir les caries ?

Les chercheurs espèrent mettre en application cette découverte en trouvant une molécule capable de ralentir l’activité de ces neurones et ainsi venir en aide aux personnes qui consomment trop de sucres.

Cela expliquerait pourquoi certaines personnes en situation d’anxiété ont tendance à préférer manger des gâteaux plutôt qu’une grosse poutine riche en gras. Bref, une séance de méditation pourrait s’imposer la prochaine fois que vous aurez l’intention d’offrir du chocolat en cadeau.

 

Le labo du journalisme scientifique est un blogue tenu par les étudiants du cours de journalisme scientifique de l'Université Laval. 

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